Métamorphose

«Oh, non! C'est la nuit sans lune! Non, je ne veux pas... Au secours... Y a-t-il quelqu'un pour me réconforter?... Je me sens si seule... Oh, et puis non, je ne veux que personne ne me voit sous cette apparence. Il fait noir, j'ai peur, je veux rentrer chez moi! Je déteste les nuits sans lune! Comme c'est horrible, je déteste être lycan! Aidez-moi, quelqu'un! »
Tourmentée par mon sort, je pleurnichais ainsi depuis plusieurs heures, seule et perdue dans cette forêt sans lumière et sans vie.

J'étais sortie me promener. C'était une nuit sans lune, les meilleures pour observer les étoiles, et j'adore scruter le ciel nocturne. Ce soir là, mes pas me menèrent à travers les plaines, vers la forêt lugubre. J'aime bien ce coin où est sûre d'être tranquille. Je marchais entre les arbres morts ou brûler pour la plupart. C'était la saison froide et la neige donnait au paysage une allure étrange. Un vent froid soufflait et mes pieds nus laissaient de curieuses empreintes dans la neige. Pourtant, je ne sentais rien, comme à l'habitude, le froid ne m'atteignait pas. Sans que je m'en rende compte, mon esprit errait dans les alentours, à la recherche d'autres consciences. Jusque là, je n'avais trouvé que des âmes simples d'animaux, mais soudain, je butai contre un autre esprit, étrange. On aurait dit un mélange de bête et d'animal, dont je pouais sentir la honte et la frayeur. D'abord irrité de ne plus être seule, je me sentit intrigué et me mit à la recherche de l'autre...

Comme je l'ai dis plus tôt, c'était une nuit sans lune. Je m'étais aventurée en cet endroit lugubre, pour être seule, car j'avais honte de mon apparence de lycan. Je ne voulais effrayer personne, alors je restais cachée. Pourtant, je n'étais peut-être pas si horrible, mais je n’osais pas me regarder dans la glace, par crainte de voir le reflet d’un monstre. Je devenais alors vulnérable, n'osant pas parler, n'osant pas bouger. Je restais là assise, attendant l'arrivée du soleil, qui ne viendrait apparemment jamais en ces contrées obscures.
Soudain, je ne me sentis plus si seule. Il y avait certes plusieurs animaux autour de moi, mais une présence, plus humaine, semblait envahir mon esprit. Me recroquevillant sur moi-même, j'espérai ne rencontrer personne. Malgré tout, des bruits de pas se firent entendre derrière moi. Faisant volte-face, je l’aperçu devant moi. Je poussai un cri de terreur et m’enfuis à toutes jambes à travers les arbres cassés.

Je l'avais trouvée, cachée sous une souche pleine de neige. Je l'observai de dos, avec curiosité. C'était une petite fille, peut-être un peu plus jeune que moi. Elle avait de longs et fins cheveux noirs qui ne parvenaient à cacher ses oreilles pointues et couvertes de poils, comme celles d'un loup ou d'un chat. Elle portait une robe noire et était emmitouflée dans une cape verte. Ses mains étaient griffus, tout comme ses pieds. Je sortis de ma cachette et fit un pas. Aussitôt, je sentis dans son esprit qu'elle m'avait entendue et que sa frayeur grandissait. Elle fit volte-face et je poussai un petit cri en voyant son visage illuminé de grands yeux rouges effrayés et défiants. Elle cria de terreur à son tour et s'enfuit à`toute jambe sous le couvert sombre des arbres.
- Non, attends!...
Sans réfléchir je m'élançai à sa poursuite.

«Non, arrête, ne me suis pas!, lui criais-je par dessus mon épaule, Ça pourrais être dangereux. Je ne te veux pas de mal, mais je ne pourrais peut-être pas retenir mes instincs de louveteau. S'il te plait, ne me suis pas, je ne veux pas te blesser...»
J'étais désespérée. Les branches me cinglaient le visage et mes mollets étaient tout égratinés par les ronces. J'avais froid. Je courrais pour fuir, sans savoir où aller, sans suivre de sentier précis (pourquoi y aurait-il des sentiers ici de toute façon...) Tout à coup, je trébuchai dans une racine et tombai de tout mon long sur le sol sabloneux. J'étais désormais à la merci de ma poursuivante. Je me cachai le visage de mes mains griffues avant d'éclater encore en sanglots.

Je la poursuivais entre les branches basses, trébuchant dans la neige. Elle courait à petit bond comme un loup et je sentais son esprit désespéré. Elle trébucha soudain et éclata en sanglot. Je m'agenouillai devant elle, elle cachai sa tête dans ses mains. Je sentais dans son esprit qu'elle avait honte de son apparence. Pourtant, elle n'était pas si laide. Utilisant mon pouvoir sur la glace je cristallisai la neige alentour en un large miroir de glace lisse sur lequel nous nous tenions elle et moi. Je voulu poser la main sur son épaule, mais elle releva la tête en grondant et des étincelles jaillir tout autour. Je bondis en arrière, bon, changement de méthode. Je lui parlai doucement dans sa tête.
" Regarde toi dans le miroir, tu n'es pas si laide, et puis le jour va bientôt se lever. Qui es-tu? Comment t'appelles-tu?"

Quoi? Une voix douce résonnait dans ma tête, pourtant ce n'étais pas ma conscience. Ce devait être ma poursuivante qui changeait de tactique. Impossible d'ignorer, impossible de fuir, la voix que j'entendais n'était pas une chose concrète. Je décidai donc de l'écouter, me tournant lentement vers le miroir de glace. Je n'y voyait rien, alors de tâtai le sol et ramassai une branche sèche. Je fis jaillir des étincelles sur la branche et elle prit aussitôt en feu. je regardai le miroir et je vis un visage, mis loup-mi humain, mais qui semblait naturel. De grands yeux rouges flamboyants, une bouche garnie de deux petites canines blanches comme la lune, puis de longues oreilles pointues et légèrement poilues, tel est le résumé du portrait dans le miroir. Mes mains étaient couvertes de poils noirs, elles étaient griffues, ce qui en faisait des armes retoutables. En fait, je n'étais pas laide du tout. Je m'étais imaginée un monstre horrible, au visage déformé et à l'allure grotesque. Finalement, en lycan j'avais même un certain charme... Je restai un moment à me comtempler dans la glace. D'une voix tremblotante, je répondis à l'inconnue qui se tenait derrière moi:
«Je suis Danaïde Armandil, fille d'Alexandre Armandil et de Gally Angel. Comme tu peux le voir, je suis semi-lycan et j'habite avec mes parents dans le village du feu. Je comptais trouver refuge dans cette forêt, car j'avais peur d'effrayer les gens de mon village. Grâce à toi, j'ai compris que mon apparence n'étais pas si dégoutante... Merci beaucoup. Et toi, qui est-tu, et que viens tu faire dans ce lieu sinistre, par nuit sans lune? Tu connais les environs? Où habite-tu, est-tu perdue?»

je voyais que l'inconnu semblait se détendre un peu. Elle commença même à me parler et j'appris qu'elle se nommait Danaïde Armandil et qu'elle était la fille de la déesse du feu. Je l'enviais, elle avait des parents, un foyer heureux. Moi, ma mère était morte depuis quelques années et je ne l'avais jmais regrettée. Depuis, ma soeur était arrivée dans ma vie et avait prise le poste de déesse de la glace. Je ne l'aimais pas, elle était autoritaire, prétentieuse et violente. Souvent, elle me faisait peur, bref, j'étais mieux seule. Je me rendis compte que Danaïde me regardait, à la lueur des étincelles qu'elle avait créé.
- Je m'appelle Irisae Ellora. je suis la demi-soeur de la déesse de la glace, Lizabelle, j'habite dans les montagnes, près du glacier. J'étais juste venue me promener pour voir les étoiles, il n'y avait personne chez moi et je m'ennuyais... Mais je suis contente de t'avoir rencontrée.
Elle me sourit, dévoilant ses crocs de lycan. je lui rendis son sourire et elle parut surprise de voir que moi aussi j'avais des canines pointues. Il faut dire que ma mère était une démone. Finalement elle rit et dit:
" moi aussi je suis contente de t'avoir rencontrée Irisae."
Je me sentis tout drô^le dans mon esprit, car je venais d'entreapercevoir un petit bout de futur, comme cela m'arrive parfois. C'est à peine un éclair mais c'est très troublant. Cette fois-là, ce n'était qu'une impression, le sentiment que cette demi-lycan allait être quelqu'un de très important dans ma vie.

Contrairement à ce que je croyais, Irisae, cette fillette qui me courait après, ne me voulais pas de mal. Elle était d'une douceur et d'une simplicité surprenante. Je me senais bein avec elle. Sa présente m'étais confortable, je n'étais nullment mal à l'aise. Je ne la connaisait que depuis quleques minutes, mais il me semblait l'avoir connu depuis plusieurs années.
Je commencai à bavarder, d'abord timidement, avec Irisae. J'appris qu'elle aimait la solitude, les grandes étendues désertes, la liberté et bien sûr, la glace. Je lui parlai beaucoup de moi, de mes parents, de mon milieu de vie, etc. À la lueur d'une torche improvisée, on se contait notre vie, nos ambitions, nos goûts. Étrangement, nos goûts étaient similaires, nous semblions faites pour être des amies. En même temps, nous nous complétions. Elle détenaient les pouvoirs de la glace, et moi les pouvoirs de la foudre et du feu. J'avait encore beaucoup à apprendre avant de devenir une bonne guerrière du mal, mais rien ne pressait vraiment, car j'étais encore toute jeune et envellopée de l'innocence enfantile. Comme moi, Irisae était de nature espiègle. Son sourire était toujours présent et son regard toujours illuminé.

J'ai parlé longtemps avec Danaïde, une fois dégênée, elle était fougeuse et espiègle. Le jour se leva et elle reprit son apparence normale. Nous nous séparames à l'orée de la forêt, mais je lui promis de communiquer avec elle par thélépatie dès que j'aurais un moment. Nous devions nous revoir absolument; nous nous étions découvert une ennemie commune, Mary-Anne shefford, une petite fille intolérablement mièvre. Nous étions résolues à lui pourrir la vie. En escaladant les montagnes vers le palais froid et vide que j'habitais, je me sentis un peu moins seule que d'habitude, j'avais une amie...

C'est ainsi, alors que le soleil se levait, que je quittai Irisae, ma nouvelle copine. Nous étions naturellement faites pour être amies et je savais que cette amitié, aujourd'hui pourtant naissante et frêle, allais durer longtemps. Je retournai moi aussi vers ma demeure, une confiance nouvelle m'envahissant. Grâce à Irisae, je savais que même sous mon apprence de lycan, je restais la même personne. Mon estime en moi s'était rebâtie, solidifiée et que plus grand chose ne pourrais l'ébranler. D'un pas rapide, je me dirigeai vers mon village, car j'avais froid et faim. Je me jurai de revoir Irisae, espérant que ce serait bientôt. En adressant de grands signes à ma nouvelle amie, je la quitta, en sachant bien la retrouver bientôt.

Irisae fait attention à tes postes c'est sept lignes minimum !