Sariel Haruno

Dans un champ, un petit garçon châtain d’environ cinq ans, allongé au milieu des herbes hautes. Il regardait paresseusement les nuages passer au dessus de sa tête, laissant son esprit divagué à sa guise au milieu de ces étranges masse changeant sans cesse de forme. Soudain, le visage enfantin d’une petite fille apparut devant lui, le faisant sursauté. Il se redressa alors sur un coude en adressant un large sourire à sa petite sœur Hanako. Cette dernière brandissait fièrement des couronnes de fleurs dans ses mains.

« Regarde ! C’est moi qui les ai faites ! Je t’en donne une. »

Sur ce, elle posa une des couronnes sur la tête de son frère puis se mit à courir jusqu’à sa mère pour lui offrir la même avant de se mettre la dernière sur la tête. Sariel ne put s’empêcher de soupirer en voyant sa sœur comme ça. On aurait dit une petite princesse sortie d’un conte de fée, avec sa jolie couronne de fleur et sa robe de poupée…



Quelques années plus tard, Sariel attendait derrière la porte en bois de sa salle de cour. Son père et le professeur discutaient à l’intérieur. Tous les autres enfants étaient déjà partis et le jeune garçon n’avait aucune idée du sujet de la conversation qui se déroulait entre les deux adultes. L’idée d’écouter à la porte ne lui serait même pas venue à l’esprit... Après quelques minutes d’attente, la porte s’ouvrit sur les deux hommes. Après de polis aux revoirs, Sariel et son père prirent la direction de la sortie.

« Qu’est-ce qui se passe ? J’ai fait quelque chose de mal ?
-Bien sûr que non. Au contraire, ton professeur m’a dit que tu étais vraiment un gentil garçon. Il m’a aussi dit que tu étais très intelligent et qu’il faudrait que tu ailles étudier dans une meilleure école.
-Mais moi ça ne me gêne pas de rester ici. Et puis j’aime bien cette école. … Mais si tu veux aller ailleurs c’est pas grave ! Moi tout ce que je veux c’est rester avec toi, maman et Hanako.
-Merci. Mais le professeur a peut-être raison. Tu es très intelligent et tu pourrais faire de grandes études, et ensuite avoir un bon métier…
-Moi tout ce que je veux c’est aider les autres. Il y a vraiment besoin de faire de grandes études ?
-Tu es un véritable petit ange… Je suis sûr que tu y arriveras. Et puis nous avons encore un peu de temps pour décider de ton avenir. Aller, viens. »



« Sariel ! Dépêche-toi ! Si ça continue on ne sera jamais arrivé avant la nuit ! »

Le jeune homme sortit de sa chambre, une valise à la main, habillé avec de confortables vêtements de voyage. Il avait alors quinze ans. Il se dépêcha d’aller rejoindre son père à l’avant de la voiture, après avoir laissé sa valise à sa mère et sa sœur, qui s’étaient installées à l’arrière. La petite famille déménageait. On avait proposé un poste au père de Sariel dans une grande ville, ce dernier était médecin. Ils avaient donc tous décidé de déménager là-bas, ainsi le jeune homme pourrait étudier dans une meilleure école. Sa mère quant à elle était enseignante et elle essaierait de retrouver un emploi là-bas. Avec de la chance elle pourrait même peut-être travailler dans l’école de son fils.



La voiture s’immobilisa enfin, devant une petite maison. Sariel et Hanako jaillirent aussitôt de la voiture tandis que leurs parents commençaient à décharger les affaires. Les deux enfants, eux, étaient déjà en train d’ouvrir toutes les portes, inspectant chaque recoin de leur nouvelle demeure. La maison n’était ni très grande, ni richement décorée, mais assez confortable pour une famille de quatre. Il y avait une salle à manger avec une table et des chaises en bois ainsi que quelque meubles de rangement, un comptoir la séparait de la cuisine, petite mais pratique. Il y avait également un salon avec des fauteuils confortables, une table basse et une cheminée. Dans le reste de la maison on trouvait un bureau et trois chambres. Les deux enfants auraient donc chacun une chambre individuel. Cela avait été jugé plus pratique si Sariel devait travailler tard. Voila donc leur nouvelle maison, et la vie continuait ^.^



Sariel avançait lentement dans ses habits noirs aux côtés de sa mère. Sa petite sœur était accrochée à son bras en pleur, et ses larmes silencieuses venaient s’écraser sur le sol du cimetière. En tant que médecin, cela faisait quelques mois que le père de Sariel savait qu’il allait mourir car il était atteint d’une maladie incurable. Tout était allé trop vite. Trop vite pour un enfant qui n’était même pas encore âgé de seize ans. Et bien que sa famille est été consciente de ce qui allait se passer, sa mort restait une véritable drame pour eux, ayant jusqu’alors toujours eut une petite vie simple mais heureuse. Tous ensemble. Mais Sariel ne voulait pas pleurer. Sa dernière discussion avec son père résonnait encore dans sa tête.
Il lui avait dit qu’il ne voulait pas le rendre triste, de ne pas le faire pleurer. Qu’il partait, c’était ainsi et personne ne pouvait rien y faire. Mais il partirait heureux. Toute sa vie il avait aidé les gens en tant que médecin. En plus il avait eu une femme merveilleuse et le ciel lui avait offert deux enfants tout aussi merveilleux. Qu’il était fier de tout cela. Et enfin que pour eux la vie continuait. Qu’il ne fallait pas s’arrêter maintenant, mais profiter de leur temps sur la terre car il était le plus magnifique des cadeaux, et que s’il ne le faisait pas il finirait avec des regrets.
Alors non, il ne pleurerait pas. Et à chaque fois qu’il penserait à lui, il ne ressentirait aucune tristesse, mais il serait heureux. Il se rappellerait tout le bonheur qu’il avait vécu avec lui, tout ce qu’il lui avait appris. Et tout irait bien, ce n'était pas la fin mais le début. Sariel avait un grand avenir devant lui, il avait commencé des études dans le domaine du social où il brillait déjà…



Quelques années plus tard, l’année de ses dix-sept ans exactement, Sariel fut engagé dans une société réputée, Délilah. Il n’avait pas encore fini ses études mais on lui avait dit qu’il pouvait déjà venir y travailler s’il le désiraient, de part ses résultats remarquables. Comment pouvait-il refuser une telle offre ? Tout le monde ne disait que du bien de Délilah, c’était le meilleur emploi qu’il pouvait espérer. De plus il semblait que le poste qu’on lui proposait consistait à s’occuper d’enfants. Pour lui qui avait toujours voulu s’occuper des autres, c’était parfait. Aussi il s’empressa d’accepter.



Sariel se trouvait devant l’imposante porte d’une bâtisse tout aussi imposante. Sa valise à la main il activa la sonnette de l’autre. Ce nouveau travail avait quand même un inconvénient : il devait habiter sur place. C’est vrai qu’il n’aimait pas l’idée de quitter sa famille mais il était décidé. La porte s’ouvrit rapidement sur un majordome qui le pria de le suivre. Sariel s’exécuta et fut conduit dans un petit salon. Sariel était admiratif devant les décorations qui ornaient aussi bien les couloirs que le salon. Ce dernier était spacieux et décoré avec bon goût, sans surcharges. Le jeune homme n’avait jamais connu un univers aussi raffiné…

La porte s’ouvrit de nouveau, mais cette fois ce fut un autre homme qui entra. Sariel se leva aussitôt, par politesse. L’homme devait avoir un peu moins de trente ans et était incroyablement charismatique. Il semblait émané de lui une aura de force et d’autorité. Il semblait à Sariel qu’en le voyant comme cela, n’importe quel homme sur cette Terre aurait accepté de le suivre jusqu’en enfer si le lui avait demandé.

« Bonjour, je m’appelle Nathanaël Kigai. Je suis le dirigeant de Délilah et je suis ravi de vous compter parmi les membres du personnel. Je vous en prit, asseyez-vous.
-Mais ce sera plutôt à moi de vous remercier de m’avoir engager alors que je n’ai même pas fini mes études…
-Non, c’est bien normal. On m’a dit beaucoup de bien de vous. Mais si vous le permettez, je pourrais vous expliquer tout de suite, en quoi va consister votre travail.
-Oui, bien sûr…
-Pour commencer vous ferez simplement de petites tâches. Ce n’est qu’une formalité pour juger de vos capacités. Mais j’espère que vous pourrez très vite commencez le vrai travail. Ce sera assez simple en fait. Il faudra que vous vous occupiez d’enfants. Je ne vous demande pas de faire leur éducation, juste faire en sorte qu’il ne manque de rien, et rester avec eux. »



Les premières tâches ne furent en effet qu’une formalité. Cela faisait seulement un mois qu’il avait été engagé et il marchait déjà à la rencontre du premier enfant dont il aurait la charge, poussant un plateau repas sur une table à roulette. Il savait qu’il s’appelait Teiki, il avait neuf ans, et il était arrivé la veille. On ne lui avait rien dit d’autre. Il ignorait qui il était, quelle avait été sa vie jusqu’à présent et surtout les raison de sa présence ici. Mais était-ce vraiment étrange ? C’est vrai, il n’avait pas besoin de savoir tout cela pour bien s’occuper de cet enfant et c’était bien normal qu’on ne lui dise pas tout. Il n’était qu’un simple employé, nouveau en plus de cela. Et puis pourquoi aurait-il douté de quoi que ce soit ici ? Tout le monde était si gentil, il avait même déjà lié quelques fortes amitiés avec le personnel.

Il arriva alors devant la porte de la chambre du garçon, y donna deux petits coups. Comme il n’entendit pas de réponse, il se décida à ouvrir doucement la porte. Le petit garçon était là, encore en train de dormir. Il s’approcha doucement du lit. Il aurait bien laissé cet enfant dormir encore un peu, après tout, on lui avait dit qu’il n’avait rien à faire de spécial aujourd’hui, Sariel devait simplement s’en occuper et lié un contact avec lui… Mais comme il y aurait apparemment une heure de levé pour Teiki, il était mieux qu’il s’y habitue tout de suite. Il posa sa main sur la petite épaule, qu’il secoua doucement.

« Teiki, debout. Aller, réveille-toi. »

Le petit garçon ouvrit finalement ses yeux embrumés pour regarder Sariel avec étonnement.

« A partir d’aujourd’hui je vais m’occuper de toi. »

Le jeune homme était occupé dans les cuisines. Son protégé était en entretien avec Nathanaël pendant une heure, alors il en profitait pour donner un coup de main. Et aussi pour réfléchir. Cela faisait un bon moment déjà qu’il y pensait sans trouver de solution... le petit Teiki avait un comportement de plus en plus étrange... Ce qu’il essayait de définir était « pourquoi » enfin de pouvoir passer à « comment y remédier ». Pourtant cet environnement semblait tout ce qu’il y a de plus sain. Du moins Sariel n’avait jamais rien remarqué qui puisse faire penser l’inverse…

Bon, il y réfléchirait plus tard, c’était l’heure d’aller chercher Teiki. Il eut beau retourner une fois de plus le problème dans tous les sens en traversant les couloirs, il ne trouvait toujours rien… Il frappa à la porte, et entendit assez vite la voix de Nathanaël de l’autre côté. Il ouvrit la porte et Teiki fut congédié. Sariel inclina la tête en direction de l’homme avant de fermer la porte et d’adresser un large sourire au garçon.

« Alors ça c’est bien passé ? ^_^
-…
-Teiki, il y a quelque chose qui ne va pas ?
-Tais-toi ! J’en ai marre de toi !! »

Mais qu’est-ce qui lui prenait à la fin ? Jamais il ne lui avait parlé ainsi. Ils s’étaient toujours bien entendu… Alors pourquoi ? Etait-ce lui qui avait fait ou dit quelque chose qui aurait déplu au garçon ?



« Teiki ? Teiki ! Qu’est-ce qu’il ce passe ?! »

Sariel venait d’abandonner précipitamment le plateau-repas et courait vers son protégé. Ce dernier était recroquevillé dans un coin de sa chambre, en pleur, agitant sa main devant son visage comme pour se protéger d’agresseurs invisibles. S’étant assis à côté de lui, le jeune homme le prit dans ses bras.

« Ne t’inquiète plus. Tu vois, je suis là, il ne t’arrivera rien. »

L’enfant finit par se calmer, agrippant la chemise de Sariel de toutes ses forces. Ce n’était malheureusement pas la première fois qu’une telle scène se produisait. Et cela arrivait de plus en plus souvent. Le jeune homme arrivait bien à le calmer pendant ces crises, et essayait tant bien que mal de le rassurer pour qu’elles ne se reproduise plus. Mais rien n’y faisait et Sariel se sentait de plus en plus impuissant à chaque fois.

L’état de Teiki s’empira de plus en plus jusqu’au jour où il devint carrément violent et fut transféré. Sariel n’eut jamais aucune nouvelle de lui et ne sait même pas où il a été emmené. Après cela, il y eut une fille, Caleen, qui se suicida au bout de deux mois seulement et un autre garçon, Tsuhiko, qui fut également transféré après avoir essayer de tuer un des membres du personnels. Bien sûr, une grande partie des enfants restaient tout à fait normaux mais quand même… Bien qu’ils soient une minorité, les enfants devenus fous étaient un peu trop nombreux au goût de Sariel pour penser à de simples coïncidences… Plus de doutes possibles : tout ceci était bel et bien provoquer par Délilah. Ce n’avait pas été Teiki qui avait eut un problème mental dès le départ…



Sariel se tenait dans le bureau de Nathanaël. Il allait sûrement lui confier encore un autre enfant. Jusqu’à quand cela allait-il durer ? Cela faisait déjà un an qu’il était au service de Délilah… Et qu’est-ce qui se passait ici ? De toute façon il ne pouvait pas demander de telles choses directement à cet homme et les personnes à qui il pouvait demander ne savaient rien du tout. Alors pour le moment il ne faisait ni ne disait rien, continuant de jouer le jeu de Nathanaël.

« Sariel, je suppose que tu t’en doute, j’ai un nouvel enfant à te confier. Mais cette fois ce sera un peu différent. En effet, il s’agit de mon fils adoptif. Je compte sur toi. »

Et devant l’expression de Sariel il ajouta.

« Ne t’en fait pas. Je sais que ce qui c’est passé avec les autres enfants n’était pas de ta faute. Nous avons découverts récemment qu’un employé était à l’origine de tout cela et il a été renvoyé.
-Vous m’en voyez soulagé même si je ne peux m’empêcher de penser aux enfants qui ont été victimes de cet homme.
-Oui, j’en suis également désolé. Mon fils s’appelle Zachary et il arrivera dans trois jours. Je crois qu’il n’y a plus rien à ajouter. Tu peux disposer. »

Après avoir poliment salué son employeur, Sariel se retira. Mais il n’arrivait pas à croire ce qu’il venait d’entendre. Tout d’abord il connaissait presque tous les employés… Et il était toujours rester avec les enfants sauf lors des cours et des entretiens. Si quelqu’un avait voulut du mal aux enfants en dehors de cela, il s’en serait rendu compte. Il ne pensant pas que le professeur puisse être à l’origine de tout cela… Il y avait bien eu un renvoi, il y avait à peine une semaine de cela, mais il connaissait bien l’employé en question et il doutait fortement qu’il aurait put faire quelque chose aux enfants. Il ne restait plus que les entretiens comme explication….



Cela faisait déjà quelques jours que Sariel s’occupait de Zachary et il commençait à vraiment s’attacher au petit garçon. Il ne demandait d’un peu d’affection. Il était un petit être incroyablement simple et pur.

Mais Sariel était un peu nerveux cette fois-ci bien qu’il ne le montra pas à l’enfant : Zachary avait son premier entretien avec son père adoptif.

Pendant que le garçon finissait son petit déjeuner, il prit une sorte d’uniforme constitué d’une chemise noire, d’un pantalon de même couleur, et d’une veste longue couleur crème.
Quelques minutes plus tard, il aidait le garçon à s’habiller tout en commençant à lui expliquer, d’une manière un peu plus sérieuse qu’à l’accoutumée, au moment de son réveil.

« Je vais t’amener voir ton père. Dans quelques minutes, tu seras devant lui, et il faudra que tu te tiennes bien. »

Comme l’enfant ne répondait pas, Sariel ajouta, sur le ton de la plaisanterie :

« Donc il est hors de question que tu te mettes les doigts dans le nez ni que tu fasses des grimaces dans son dos ^^.
- Non noooooon ! répondit Zachary avec l’air angélique d’un petit diablotin. »

Le jeune homme aux cheveux violets sourit calmement. Il appréhendait la rencontre entre Nathanaël et son fils, mais ne voulait pas inquiéter l’enfant, aussi se contenta-t-il de sourire gentiment aux babillages du garçon.
Une fois habillé, Sariel conduisit Zachary le long de couloirs sombres et étroits qui menait au bureau du Maître des lieux. L’enfant semblait nerveux lui aussi, et il saisit la main de Sariel. Se dernier referma la sienne sur celle du garçon comme pour lui montrer qu’il était bien là, avec lui. . Ils s’arrêtèrent devant une porte et le jeune homme frappa doucement. Quelques instants après, l’invitation à entrer se faisait entendre et il tourna la poignée.

Nathanaël se tenait dos à la porte, regardant à l’extérieur par la large fenêtre qui se trouvait juste en face d’eux et laissait entrer le soleil, éclairant la grande pièce peinte de couleurs claires. Sariel se racla la gorge pour signifier leur présence et sortit pendant que l’homme se retournait vers son fils.

Maintenant il n’avait plus qu’à espérer que tout ce passe bien. Il ne pouvait plus rien faire pour le garçon pendant une heure… Pendant ce temps, il alla comme à l’accoutumé aider dans les cuisines. Il discuta un moment avec les employés, écoutant les dernières rumeurs avant de retourner chercher Zachary.

Sur le chemin du retour, le jeune homme aux cheveux violets s’enquit de ce qui s’était passé pendant cet entretien. Le garçon lui expliqua avec enthousiasme qu’il devait y retourner le lendemain à la même heure, et qu’il allait à nouveau avoir des cours, mais à la maison cette fois-ci. Sariel sourit à cette évocation. Le concept de « maison » était venu très rapidement à l’esprit de l’enfant. C’était aussi bien comme ça. Vu le temps qu’il allait y passer, mieux valait qu’il y soit bien, et c’était son rôle, à lui, d’y veiller.



Au fur et à mesure que le temps défilait, Zachary passait de moins en moins de temps avec Sariel pour rester de plus en plus avec son père. Il lui arrivait même de passer des après-midi et des soirées entiers avec lui à parler de choses et d’autres ; ayant des leçons le matin, il ne voyait plus son substitut de grand frère qu’à son réveil et pour son coucher. Mais le jeune homme ne pouvait rien faire contre cela…

Sariel, quant à lui, ne voyait dans les visites du garçon à son père qu’une expérience vicieuse que faisait l’homme sur son propre fils. Il ne savait pas grand-chose de ce qui se passait lors de ces rencontres, hormis ce que lui racontait Zachary lui-même, pourtant il lui apparaissait clairement que Nathanaël essayait de le former selon un « moule » très précis que le jeune homme mis un peu plus de temps à identifier. Dès qu’il découvrit où voulait en venir son patron, il essaya, petit à petit, de combattre les idées qu’il donnait à son fils, sans que quiconque s’en rende compte.

Le jeune homme avait très vite remarqué que Zachary voyait de plus en plus le monde en noir et se renfermait de plus en plus sur lui-même. A chaque fois qu’ils se parlaient, il essayait insidieusement de lui faire passer des pensées joyeuses, de lui rendre le goût de la vie qu’il perdait petit à petit sans s’en rendre compte. Et cela finit par fonctionner, au moins un peu. Le jeune garçon, âgé d’un peu moins d’une quinzaine d’années retrouvait le sourire. Malheureusement, Nathanaël finit par s’en rendre compte et en chercha la cause.



C’est ainsi qu’un jour Sariel reçu la visite d’un homme, alors qu’il aidait dans les cuisines, pendant un cours de Zachary.

« Haruno Sariel ?
-Oui, qu’est-ce qu'il se passe ?
-Vous êtes accusé de trahison envers Délilah. Monsieur Kigai accepte de ne pas donner suite à l’affaire si vous quitter immédiatement la société et que l’on entend plus parler de vous. »

Sariel reçu cette nouvelle comme un coup. Cela faisait un moment qu’il savait que si l'on découvrait qu’il essayait d’aider Zachary contre son père il serait mit à l’écart mais il pensait avoir encore le temps… Il aurait voulut protester, pourtant il ne dit pas un mot. Il n’avait légalement rien fait de mal, on ne lui avait jamais interdit de parler joyeusement du monde avec Zachary, mais il savait pertinemment que Nathanaël trouverais un moyen de le mettre en tord pour une raison ou une autre. Il valait mieux partir sans faire d’histoires… Ainsi peut-être qu’on ne ferait plus attention à lui et qu’il pourrait faire quelque chose plus tard. C’était sa seule chance même si elle ne tenait pas vraiment la route…

Il se rendit donc dans ses appartements pour y rassembler ses affaires. Alors qu’il fermait sa valise il sentit son cœur se serrer. Il s’en alla s’en rien dire… Il n’y avait rien à ajouter. Maintenant il se trouvait de l’autre côté de la grande porte de Délilah. Il se retourna vers l’imposante bâtisse, pour fixer la fenêtre de la salle de cour où devait se trouver Zachary à ce moment même. Alors comme ça il avait échoué ? Il n’avait pas réussit à sortir Zachary de là…



Sariel marchait, en regardant le sol. Il ne voulait croiser le regard de personne. Il marchait, sa valise à la main. Il rentrait chez lui. A quoi ressemblait sa sœur maintenant ? Elle devait avoir changé… Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas revu sa famille… Il avait entièrement consacré ces dernières années à son travail… Est-ce que sa famille l’attendait encore ? Peut-être qu’ils lui en voulaient de ne pas les avoir recontactés. Si c’était le cas… il ne lui resterait plus rien ! Il ne s’en était pas fait avant car il pensait que Zachary avait plus besoin de lui que sa famille… Mais maintenant Zachary était seul… Il avait donc tout raté ? Il n’avait pu aider personne… Il n’avait pas été là pour sa petite sœur, Teiki, Caleen, Tsuhiko, et même Zachary... Finalement il n’avait pu aider personne…

Pensant à tout cela, il était arrivé devant la petite maison où vivaient sa sœur et sa mère. Mais il n’osait pas rentrer. Il avait peur. Peur de leur réaction. Et il se demandait même si il méritait de revenir. Il fut sortit de ses réflexions par une petite voix qui criait son nom. Levant enfin les yeux il vit sa sœur courir vers lui et se jeter dans ses bras. Il la serra en retour. Il semblait qu’en fait il y avait encore une petite place pour lui ici. Il adressa un sourire à la petite fille qui s’était mit à courir vers la maison et sa mère, apparue sur le pas de la porte. Sariel ramassa sa valise et s’y dirigea également.

« Bonjour maman… Je suis désolé… Je sais que j’aurais dut revenir plus tôt. Je sais que je n'aurais pas du attendre mon renvoie pour cela... Vous avez tant fait pour moi toi et papa et je crois que je ne pourrais jamais vous remercier comme je le devrais. J’ai pas réussis ma vie tout compte fait. Pourtant avec vous pour m’aider j’aurais du y arriver. S’il te plait pardonne moi… »

Sariel n’avait pas pu regarder sa mère en face en lui disant cela. Mais comme elle ne disait rien il releva les yeux où il sentait les larmes commencer à arriver. Il s’était attendu à ce que sa mère soit triste, il ne se serait pas pardonné… mais elle ne lui en voulait pas, elle se contentait de lui sourire, puis, elle lui dit simplement :

« Bienvenue à la maison. »

Cela faisait environ un an que Sariel essayait de recommencer sa vie. Il vivait avec sa sœur et sa mère, qui étaient toutes deux contentes d’être à nouveau avec lui. Il avait trouvé un emploi… Tout se passait plutôt bien mais Sariel ne pouvait -et ne voulait- pas arrêter de penser à Zachary. Il aurait tant voulut faire quelque chose pour lui, même pas grand-chose. Maintenant qu’il se sentait impuissant le moindre petit rien lui aurait déjà parut beaucoup…

C’est à ce moment-là que Cyrielle, une jeune femme des cuisines, sonna à la porte de la maison de Sariel. Ce dernier se figea en la voyant devant lui à nouveau. Ils s’étaient vu quasiment tous les jours quand il était chez Délilah, à chaque fois que le jeune homme allait aider en cuisine…

« Qu’est-ce que tu fais là ? »

Il n’avait pas du tout voulut se montrer impoli, il était heureux de la revoir mais cette phrase était venue avant tout autre. Cyrielle le connaissait bien assez pour le savoir.

« Je pense qu’il voudrait mieux que je rentre pour qu’on en parle.
-Oui, bien sûr, entre. »

Avoir l’avoir présentée à sa mère et sa sœur, les deux jeunes gens allèrent s’asseoir dans la salon.

« Sariel… Je ne sais pas pourquoi tu as été renvoyer mais tu sais, j’ai confiance en toi. Je sais que tu n’as rien fait de mal.
-Avoir fait quelque chose de mal ou non ce n’est pas la question. Mais dis-moi plutôt comment tu vas. Tout se passe bien à Délilah ?
-Ca va. Rien n’a changé pour moi là-bas, à part que tu ne viennes plus nous donner un coup de main. Je suis venue pour te parler de Zachary. Normalement je n’ai pas à m’en occuper mais comme tu c'était toi qui t’en occupait j’ai fait un peu attention. Et puis c’est vraiment un gentil garçon. Mais je me fais du souci pour lui. Ces derniers temps il a l’air triste… Il passe ses journées à étudier, on ne le voit presque plus.
-Mais qu’est-ce que je peux faire pour lui maintenant ? Je ne peux pas retourner là-bas et essayer de le faire rire encore une fois comme je le faisais avant. C’est birn ce qui me faisait peur, qu’il perdre son sourire. Je veux l’aider mais je ne sais pas comment. Son père doit encore me surveiller…
-Je vais t’aider. Je te ferais entrer là-bas, je t’aiderais à aller lui parler. Ne serait-ce que cinq minutes ! Peu importe, du moment que l’on fait quelque chose.
-Mais si tu fais ça, il risque de t’arriver des problèmes à toi aussi…
-Je m’en fiche ! Je préfère ça que de rester à ne rien faire.
-… Merci. »

Après cela, Cyrielle et Sariel se revirent régulièrement pour mettre en place un plan afin de faire rentrer le jeune homme à l’intérieur de Délilah, et arriver jusqu’à Zachary.



Quelques mois plus tard, tout était enfin prêt. Cyrielle ferait entrer le jeune homme par la porte des employers, pendant la nuit, et il utiliserait ses pouvoirs pour rejoindre la chambre de Zachay. La jeune femme montrait le guet devant la pièce et vérifierait les jours suivant que Sariel n’avait pas été repéré. De plus, Cyrielle avait demander à être de service de nettoyage pendant la nuit pour remplacer un jour de congé qu’elle avait prit il y a peu. Ainsi elle pourrait allé et venir facilement dans les couloirs. Cette fois, il n’avait pas le droit à l’erreur. Il ne fallait en aucun cas qu’il soit vu et il ne pourrait pas rester longtemps avec Zachary.

Après avoir marcher un moment, le jeune homme arriva en vue des bâtiments de Délilah. Il ne s’en était pas approché une seule fois depuis son renvoie… Il prit quelques instants pour la regarder avant de continuer son chemin. Il ne croisa personne et arriva discrètement à la petite porte du personnel. Cyrielle l’attendait comme convenu et il pénétra dans la société… Avant d’aller plus loin, Sariel se concentra une petite dizaine de minutes pour se rendre ’’invisible’’. Quand il se sentit suffisamment sûr de lui, ils passèrent dans le couloir.

Tout se passait bien. Les autres employés regardaient passé Cyrielle et Sariel avant de retourner à leurs occupations, les considérants sans importance. Ils avancèrent rapidement et arrivèrent à la chambre de Zachary. Heureusement. Ils avaient tout de même du parcourir du chemin et Sariel sentait son pouvoir diminuer. Les gens se retournaient un peu longuement sur son passage, un peu plus et il aurait été repéré.

Il poussa la porte de la chambre et entra sans faire de bruit mis à part un faible grincement de la porte. Par bonheur Zachary ne fit rien et Sariel put s’approcher de son lit. Il posa sa main sur la bouche du jeune homme pour qu’il ne crit pas avant d’allumer une lumière, sans rien dire. Les yeux de Zachary s’écarquillèrent de surprise puis s’illuminèrent. Sariel était heureux qu’il ne l’ai pas oublier et encore plus quand le garçon se jeta dans ses bras. Alors il lui avait aussi manqué… Mais il ne pouvait rester comme cela. Si Cyrielle restait un peu trop longtemps devant la porte, les gens trouveraient ça suspect.

Sariel s’écarta un peu pour regarder son ancien protégé. Il avait beaucoup changé. Il avait grandi, bien sûr, mais c’était tout à fait normal à son âge. Il avait mûri aussi et semblait triste. Beaucoup trop triste, selon lui. Sariel se demandait un peu ce que pouvait bien lui faire Nathanaël, mais ils n’avaient pas le temps d’en discuter. Au grand regret de Zachary, Sariel s’écarta en disant :

- Surtout, n’oublie pas que quoi qu’on puisse te faire, la vie vaut la peine d’être vécue. Où que tu sois, il y aura toujours quelqu’un qui pensera à toi.

Comme Zachary s’apprêtait à répondre, le jeune homme le fit taire et s’éloigna de lui, repartant comme il était venu, rapidement et silencieusement.

Il n’y avait personne dans le couloir et Sariel prit un instant pour remercier Cyrielle. Il liquéfia esnuite entièrement son corps pour faire le chemin en marche arrière. Cette apparence était moins discrète que l’utilisation de son autre pouvoir mais il ne pensait pas pourvoir l'utiliser encore une fois. Il fallait juste espérer que personne ne le remarque, car c’est vrai qu’une flaque d’eau qui avance sur le sol ce n’était pas très courant… Mais, par chance, toutes les personnes qu’il croisa regardaient droit devant eux, et Sariel passait bien en dessous de leur champ de vision. Il se faufila sous la porte avant de se retransformer. Il ne pouvait pas garder cette apparence sur la terre ou il s’y infiltrerait. Il quitta rapidement les lieux, le plus discrètement possible.



Quand il arriva chez lui, il vit Hanako qui attendait devant la porte. Elle aurait dut être couchée depuis longtemps. Elle avait prit sa tête entre ses mains et semblait lutter de toutes ses forces contre le sommeil. Il s’approcha doucement d’elle pour ne pas lui faire peur et posa sa main sur la tête de la petite fille. Cette dernière leva des yeux fatigués vers son frère avant d’afficher un grand sourire.

« Tu devrais dormir. Je t’avais bien dit qu’il ne fallait pas m’attendre, non ?
-Oui mais moi j’ai pas sommeil ! Et puis maman aussi elle t’a attendu. Mais elle s’est endormie dans le fauteuil... Mais moi je me suis pas endormie !
-Bon, je te pardonne de ne pas m’avoir écouter pour cette fois ^ ^ Mais maintenant il faut que tu aille dormir.
-Tu veux bien me porter ?
-Oui. Aller, hop ! »

Sariel porta la petite fille jusque dans son lit et à peine fut elle couchée, qu’elle s’endormit. Le jeune homme resta quelques instants à regarder le petit corps endormi. Lui aussi il avait des personnes qui penserait toujours à lui… Zachary, lui, n’avait pas famille pour cela alors ce serait lui qui le ferait…



Quelques mois plus tard, Sariel marchait rapidement en direction de la forêt de la pluie. Depuis qu’il avait infiltré Délilah, il continuait de voir Cyrielle régulièrement. Ce jour-ci il avait justement rendez-vous avec elle. Il l’aperçut à l’endroit habituel : elle l’attendait sous un arbre, s’abritant de la pluie avec les larges feuilles. Sariel accéléra le pas pour rejoindre la jeune femme. Il l’embrassa doucement puis, ils discutèrent ensemble un moment. Tout d’abord, Cyrielle raconta les dernières nouvelles de Délilah à Sariel comme ils le faisaient à chaque fois. Puis la conversation passa sur des sujets plus anodins. Ceci dura pendant près d’une heure, avant qu’ils ne soit interrompus.

En effet un étrange visiteur venait dans leur direction. Les cheveux blancs, les yeux gris acier et froids, et, au bout d’une lourde chaîne d’argent, un pendentif en forme de flocon de neige. Il faisait parti du clan de la glace mais… que venait-il faire dans les terres de l’eau ? Sûrement pas faire trempette… Il vit alors apparaître derrière l’habitant des glaces, deux autres jeunes hommes qui semblaient venir avec lui. Sariel et Cyrielle auraient put tenter de fuir, mais une réaction aussi brusque de leur part avait de grandes chances de finir en course-poursuite. Pas le temps de réfléchir à autre chose… les trois arrivants étaient déjà à leur niveau et s’étaient arrêtés devant eux.

« Mais qu’est-ce que tu fais ? Tu crois qu’on a le temps de s’arrêter discuter à tous les gens qu’on croise ?
-Non… Mais ça ne presse pas à la minute non plus. Regarde ! Ils ne sont que deux, et désarmés qui plus est… Tu ne penses pas que si l’on pouvait tuer quelques habitants de ces merveilleuses terres ce ne serait pas encore mieux ?
-Si, tu dois avoir raison... »

Sariel, lui n’avait pas bougé, il écoutait en silence. Tout d’abord car il n’y avait pas grand-chose à faire d’autre, mais aussi car il espérait un peu qu’ils dévoilent la cause de leur venue. Tant pis. Maintenant il devait seulement se concentrer sur le combat qui allait éclater. Il avait appris à se battre mais il n’était vraiment pas certain de pouvoir se protéger lui, mais aussi Cyrielle contre trois… Peu importe, il n’avait pas le choix de toute façon…

Le combat commença brusquement et Sariel peinait à esquiver tous les coups qui pleuvaient sur lui. Il liquéfiait son corps, essayant de déséquilibrer ses adversaires, les faisant tomber mais en pouvant pas en profiter pour les attaquer à cause de ses autres opposants. Il n’était pas non plus très libre de ses mouvements car il restait devant Cyrielle pour la protéger. Il gagnait du temps et réfléchissait à un moyen de se sortir de là… Mais que pouvait-il faire ?

Lui, pas grand-chose mais il se passa alors quelque chose. L’un des attaquants s’arrêta soudain de bouger et… il semblait fondre ?! De l’eau ruisselait sur son visage, sur tout son corps… mais ce n’était pas de l’eau de pluie… Et son visage se crispait, sa peau se fissurait… Puis, une sorte d’explosion, de l'eau qui avait giclé du corps de son opposant en fait. Quand Sariel rouvrit les yeux, il ne restait qu’une sorte de momie totalement desséchée… Ayant également vu ce qu’il venait de se passer, les deux autres habitants de la glace s’enfuirent sans demander leur reste avant même que Sariel n’ai put réaliser ce qui venait de se passer.

« Est-ce que tout va bien ? »

Sariel sursauta avant de se retourner vers la voix qui venait de s’adresser à lui. Il s’agissait d’un jeune homme d’environ son âge, vingt-cinq ans, à peu près un mètre quatre-vingt, bien proportionné. Il avait les yeux bleus et de longs cheveux noirs attachés en une couette, laissant échapper deux mèches sur les côtés. Il portait des vêtements noirs assez près du corps, un haut à manches longues, un pantalon et des bottes, et il avait sur le visage une expression digne et sérieuse.

« Oui, merci… C’est vous qui…
-Oui, c’est moi. J’ai le pouvoir de séparer les molécules d’eau des autres molécules.
-Ah, je vois. Et bien je crois que vous nous avez sauvés.
-Il était bien normal que je le fasse. D’autant plus que je suis au service d’Anna, notre déesse. »

Il n'avait pas été bien difficile de constater l'appartenance des deux jeunes gens au clan de l'eau : leur présence ici ainsi que le pouvoir de Sariel.

Cyrielle prit alors parole :

« Je vous remercie également. Je me nomme Asami Cyrielle... et vous-même ?
-Haruno Sawan. Je suis désolé, mais je dois y aller. Au revoir. »

Et il repartit. Sariel quant à lui n’arrivait pas très bien à comprendre ce qui venait de ce passer...



Le regard de Sariel était pensif en suivant le trajet de l'eau de la magnifique chute d’eau devant laquelle il se trouvait. Après la rencontre avec Sawan, le jeune homme s’était renseigné et avait fini pas apprendre qu’il s’agissait d’un espion ainsi que l’endroit où rencontrer Anna. Apparemment s’était ici qu’elle apparaissait lorsqu’elle venait sur terre. Il n’eut d’ailleurs pas à attendre longtemps avant de voir la déesse s’approcher de lui. Elle devait garder un œil sur ses terres quand elle était au paradis… Il finit de parcourir la distance qui le séparait d’Anna avant de s’incliner.

« Je me nomme Haruno Sariel.
-Et pourquoi veux-tu me voir ?
-J’ai rencontré, il y a peu, un de vos espion, Nekozawa Sawan. Je voudrais devenir espion moi aussi. »

Le jeune homme s’expliqua à Anna. Il voulait se rendre utile, et grâce à ses pouvoirs il pouvait devenir sans grande difficulté un bon espion. De plus, il avait eu à chercher discrètement des informations. La déesse ne demanda pas trop de précision, plusieurs espions avaient un passé qu’il ne voulait pas forcément révéler. Et Sariel fut finalement accepté pour le poste qu'il demandait.


Sariel devint rapidement ami avec Sawan, et ils effectuaient leurs missions ensemble. Quelques temps plus tard, un groupe d’anarchistes créa une guilde contre les Dieux et Cyrielle s’engagea dans la confrérie qui leur faisait face. Sariel, eut des contacts réguliers avec la confrérie sans y entrer. C'est ainsi que Sawan et lui s'occupèrent de la plupart des missions qui concernaient la guilde.

Ils vécurent comme cela quelques temps, tous les trois avec Cyrielle. Ils passaient beaucoup de temps ensemble, et Sawan et Sariel effectuèrent même certaines de leurs missions avec la jeune femme.

Mais cette journée, Sariel avait simplement prévu de la passer seul avec Cyrielle. Prendre une pause, juste pour une journée. S'éloigner des combats, de la guilde et même de la confrérie. Une journée où ils pourraient avoir l'illusion qu'ils n'habitaient pas dans un monde en guerre. C'était lâche, mais il s'en moquait... Oui, il voulait être lâche et fuir, juste pour une journée...

Il poussa la porte de la maison de Cyrielle, étonné de ne pas attendre la voix de la jeune femme l'accueillir. Peut-être était-elle simplement plus loins dans la maison, et ne l'avait pas attendu ouvrir la porte... Sariel se dirigea vers le salon en premier. C'était là qu'il avait le plus de chances de trouver son amante.

Et effectivement, il l'y trouva. A l'instant même où il vit son corps étendu par terre, tout s'arrêta. D'un seul coup, tout tombait, s'écroulait. Il avait eu le droit au bonheur mais maintenant on le lui reprenait. Il avait eu sa part. D'autres souffraient, il était normal que lui aussi.

Il s'approcha du cadavre, titubant, hébété, avant de se laisser tomber à côté. Cyrielle avait une main plaquée sur sa gorge et on pouvait voir du sang entre ses doigts fins. Il y avait aussi son regard. Derrière la détresse qui habitait Sariel à cet instant, il crut y voir de la souffrance, peut-être de la tristesse aussi...

Comment pouvait-il espérer comprendre les émotions qui se trouvait dans se regard alors qu'il était déjà totalement perdu dans se qu'il ressentait ? Son jugement était totalement perturbé... Il ne comprenait plus rien. Il n'arrivait même pas à faire admettre à son cerveau que Cyrielle était morte.

Il restait simplement là, à côté de ce corps sans vie, les larmes ne coulant même plus. Il se sentait déchiré entre tellement de sentiment qu'il ne savait même pas comment les exprimer... alors il ne faisait rien. Son univers venait de s'écrouler... il ne savait plus quoi faire, comment le faire, ou même s'il avait la force de faire quoi que ce soit...



Voilà la vie de Sariel... Il avait compris quelques heures plus tard que Zachary était le responsable de la mort de Cyrielle. Vu le poste de la jeune fille et que rien n'avait été dérobé, il semblait que ce soit l'oeuvre de la guilde. Avec son travail sur elle, il avait apprit depuis un moment que Zachary l'avait intégrée. Il ne le comprenait pas, mais c'était un fait. Et le médecin était le seul membre de la guilde qui puisse être à l'origine d'un meurtre aussi propre.

Malgré la mort de la jeune femme, Sariel continue d'exercer son travail d'espion avec Sawan. Il veut continuer à se battre et comprendre ce qui s'est passé avec le petit garçon dont il s'était occupé.

O.o t'as pas encore finit... ><

WoW sérieux ton histoire eest malade T.T et ellee st longue xD je crois que sa ma pris 15 minutes juste la lire >< rooooh...

tu me diras quand ce sera finit;)

J'aurais fini ce week-end... Désolée mais j'ai besoin de Kan' pour faire la mise en page et mon avatar... et comme elle a pas internet la semaine... Enfin ce sera fait ce week-end ! ^^"

Voila, j'ai tout fait. Tu peux supprimer les messages que j'ai posté après mon présentation, si tu veux ^^