Les huits Immortels
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Les huits Immortels

Huits Dieux et Déesses se font la guerre pour savoir qui est le plus fort...
 
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 Nathanaël Kigai

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Nathanaël Kigai

Nathanaël Kigai


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MessageSujet: Nathanaël Kigai   Nathanaël Kigai EmptySam 10 Mar 2007 - 18:22

Nom : Kigai

Prénom : Nathanaël

Age : 42 ans

Sexe : masculin

Pouvoirs :
- Contrôle avancé de l’esprit : il peut bloquer ses pensées, en créer de fausses. Il peut aussi dans une moindre mesure manipuler les autres esprits : illusions, effacement de mémoire et autres… Mais cela lui demande beaucoup d’énergie et une majorité d’esprits sont assez forts pour y résister. Avec beaucoup d’entraînement il a fait de gros progrès
- Symbiose avec les créatures aquatiques : il les attire et il peut communiquer avec elles. Bien sûr, il s’est aussi entraîné à les contrôler…

Poste : Médecin psychiatre

Clan : Bien (Eau)

Déesse : Anna

Histoire : Voir messages suivants ^__^

Physique : La chose qui frappe lorsque l’on rencontre Nathanaël pour la première fois, c’est son charisme hors du commun. Son charme est magnétique, et aucune raison objective ne semble pouvoir l’expliquer. Son physique n’est pourtant pas exceptionnel, même si c’est plutôt bel homme pour son âge. Il est un peu plus grand que la moyenne, une peau claire sans être pâle, des cheveux noirs coupés assez courts et toujours coiffés de manière élégante. L’explication tient peut-être à ses yeux, d’un noir intensément sombre et profond, brûlant ou glacial selon le moment. Un regard qui ne perd rien de sa force au travers des petites lunettes carrées qu’il est obligé de porter puisqu’il souffre d’hypermétropie.

Caractère : Nathanaël a un caractère (et surtout une manière de penser) assez particulier et pour le moins complexe. Mais on peut le résumer en un seul mot : fou. Pas n’importe qu’elle folie, un véritable déséquilibré mental avec une vision du bien et du mal totalement faussée. C’est cela le pire, car de l’extérieur il semble relativement normal : il n’est pas particulièrement extravagant, tout le contraire de déraisonnable et s’il est original d’une certaine manière, il ne le montre pas. Il sait ce qu’il veut, il est ambitieux et sait parfaitement comment réaliser le moindre de ses désirs. C’est quelqu’un de plutôt calme et patient, agissant toujours de manière posée par rapport à sa vision du monde. Il est loin d’agir sur un coup de tête sans réfléchir. Il a tout à fait conscience du poids de chaque acte, chaque geste et chaque parole. Mais il ne faut pas se fier à cette apparence normale, et ne pas oublier qu’il s’agit d’un dangereux psychopathe désireux de détruire l’intégralité de l’espèce humaine. Pour s’en faire une idée plus précise, se référer à son histoire.

Aime : Le pouvoir, savoir, la vengeance, manipuler et contrôler les gens, son fils

N’aime pas : qu’on l’ignore, l’indifférence, qu’une situation lui échappe, l’humanité en générale, la bêtise, les faibles, les traîtres

Armes : ses pouvoirs, son charisme, ses « expériences ». Il sait également se servir de quelques poisons dont les effets peuvent être variés (certains sont de sa composition)

Autres : Père de Zachary Kigai (officiellement, il n'est que son père adoptif)

Nom que vous voulez au dessus de l’avatar : Psychiatre | Eau


Dernière édition par le Dim 11 Mar 2007 - 3:59, édité 2 fois
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Nathanaël Kigai

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MessageSujet: Re: Nathanaël Kigai   Nathanaël Kigai EmptySam 10 Mar 2007 - 20:04

C'était un petit garçon tordu
Il vivait dans une maison tordue
Il ne connaissait qu'un amour tordu


************


Dans un champ, un petit garçon brun d’environ cinq ans, seul sous la pluie qui tombe abondamment. Ses larmes se mêlent à l’eau ruisselant sur ses joues.

« Maman… Papa… Vous êtes où ? Venez me chercher… »

Ses lamentations restent désespérément sans réponse. Ses parents, loin d’être foncièrement méchants, l’ont oublié. Quand on a dix enfants, ce genre d’incident peut arriver après tout. Mais comment vous sentiriez vous si vos parents vous oubliaient parce que vous êtes trop effacé, trop banal, noyé dans la masse de vos neuf frères et sœurs ?

************


Sans doute est-ce jour là que Nathanaël s’est « tordu ». Avant, c’était un enfant absolument charmant, gentil et surtout extrêmement intelligent. Malheureusement pour lui, il était le septième enfant d’une famille de dix. Ses parents, aussi aimants et attentionnés qu’ils étaient, ne pouvaient pas réellement se partager entre toute leur nombreuse progéniture. Le petit brun était donc totalement effacé derrière sa nombreuse fratrie, ignoré de tous à cause de son caractère conciliant.

Une heure plus tard, ses parents étaient arrivés en catastrophe, sa mère s’étant rendue compte qu’elle avait oublié un de ses fils. Ils lui firent la promesse de faire attention à l’avenir, que cela n’arriverait plus jamais. L’enfant était enchanté : l’amour de ses parents, ou un peu d’attention de leur part, c’est tout ce qu’il désirait ! Mais quelques semaines à peine s’écoulèrent avant que ces belles paroles ne soient oubliées…

Enfermé dans sa petite chambre qu’il partageait avec deux de ses frères, Nathanaël sanglotait doucement. Des larmes de rage et de tristesse se mêlaient avant d’aller mourir sur le parquet de la pièce obscure. Il se jura ce jour-là de ne plus jamais se laisser oublier, ignorer ou effacer. C’est lui qui contrôlerait les autres, il deviendrait tout pour eux, ils dépendraient entièrement de lui ! Ils seraient totalement en son pouvoir ! Il leur montrerait, à eux tous, qui pensaient qu’il n’était qu’un petit garçon ordinaire, qu’il était unique, exceptionnel ! Il était Nathanaël et personne ne pourrait l’ignorer ! Alors qu’il avait à peine six ans, le petit garçon commença à basculer vers celui qu’il serait plus tard…

************


A partir de là, il redoubla d’efforts pour briller dans tout ce qu’il faisait : les études bien évidemment, où il ne supportait pas la médiocrité, faisant tout pour atteindre cette utopie de la perfection absolue. De ce fait il se mit à haïr profondément ces professeurs qui ne lui semblaient pas dignes d’enseigner et de servir de modèles du fait de toutes leurs imperfections qu’ils ne cherchaient pas à corriger. Comme s’ils se complaisaient dans cette banalité, cette vie douce et pleine d’illusions, en souhaitant que demain soit un éternel hier. L’idée même d’immobilisme insupportait Nathanaël, qui voulait toujours plus, toujours plus loin, toujours plus fort, toujours mieux, tant qu’il n’aurait pas atteint son idéal de perfection. Et ces professeurs détestaient également cet élève trop brillant, trop intelligent, leur rappelant sans cesse leurs propres faiblesses, démantelant avec une froide cruauté certaines idées que le gamin jugeait imparfaites. Cette scolarité mouvementée acheva de perturber l’enfant qui était de plus en plus convaincu de la médiocrité du genre humain, n’utilisant que 10 % des capacités de la merveilleuse machine qu’était le cerveau et ne cherchant jamais à faire mieux.

Il se mit donc en tête de créer une humanité idéale, dont il serait le chef bien sûr, de toute façon les autres ne seraient que trop heureux de servir un être exceptionnel comme lui. Il prit ainsi un immense plaisir à développer ses relations sociales. Et il vit ainsi l’avantage que lui procurait sa nombreuse famille. Ses neufs frères et sœurs, plus ses parents, plus ses tantes, oncles, cousins, cousines, grands-parents etc.… tout cela lui ouvrait de nombreuses perspectives de contacts et de rencontres avec des gens dignes de servir son grand projet ! Il éprouvait de plus un plaisir jouissif dans cette sorte de revanche envers ses frères et sœurs.

************


Ainsi quand la plus grande, Estelle, présenta sa meilleure amie au charmant garçon de quinze ans qu’était devenu Nathanaël, elle était loin de se douter de ce qui allait se passer. En effet, le frère, peu soucieux du fait que l’amie en question ait dix ans de plus que lui, la séduisit habilement, aidé par un physique qui devenait de plus en plus avantageux jour après jour. Cette pauvre Juliette, puisque tel était son nom, tomba totalement sous le charme de ce gamin si beau et si intelligent, qui savait toujours quels mots employer pour la faire céder. Le petit manège de Nathanaël dura près de six mois avant qu’il ne sorte réellement avec la jeune fille avec la bénédiction d’Estelle qu’il avait évidemment gagnée à sa cause.

Ainsi, à peine entré dans l’adolescence, le garçon comprit le pouvoir de l’amour et tout ce que pouvait faire quelqu’un pour ce sentiment qu’il considérait auparavant avec tant de mépris. On peut dire en quelque sorte que Juliette fut sa première expérience… Il réalisa avec elle l’importance de tous les aspects d’une relation dont on voulait tirer le maximum d’avantages, et s’efforça donc de développer tous ces aspects chez lui. Il essayait en quelque sorte de devenir une sorte d’homme idéal. Tour à tour romantique, charmeur, drôle, dynamique, sexy et… particulièrement doué dans les activités nocturnes. Et il s’en tirait fort honorablement, rendant Juliette chaque jour un peu plus folle amoureuse de lui. Mais ses nobles sentiments restaient désespérément et sans espoir d’amélioration aucune à sens unique, bien que la pauvre ne s’en rende absolument pas compte. Ainsi la situation se dégradait peu à peu pour la pauvre Juliette, de plus en plus sous le contrôle d’un Nathanaël qui mesurait parfaitement l’importance qu’il avait pour elle.

Cette relation devenait donc chaque jour un peu plus malsaine, bien que cela ne paraisse absolument pas. Le futur psychologue entreprit d’accroître encore son pouvoir sur elle en la coupant de tous ses anciens amis petit à petit. Mais bien sûr, tout cela sans qu’on ne puisse le soupçonner un seul instant d’être à l’origine des tensions qui ne tardèrent pas à lézarder, puis à briser définitivement les liens de Juliette avec ses proches. Comme un incendie détruisant tout autour de lui sans que l’on puisse en déterminer ni l’origine ni la cause. Et à chaque fois, le garçon réconfortait Juliette avec une chaleur factice, lui offrant son épaule pour pleurer et lui faisant mille promesses d’avenir. Il vit ainsi que Juliette était prête à tout pour le garder près d’elle, pour se réchauffer encore une fois contre sa poitrine, pour se serrer contre lui encore une nuit au creux de leurs draps. Sa joie était jubilatoire : enfin, il devenait quelqu’un d’exceptionnel aux yeux d’une autre, quelqu’un d’irremplaçable, d’unique ! Il était indispensable pour elle… Mais cet élan d’affection sincère qu’il ressentit pour la pauvre Juliette fut de très courte durée.

En effet, il se rendit compte que si elle l’aimait, cet amour était uniquement factice, faux, contrefait, erroné. Juliette ne l’aimait pas pour lui, elle ne l’aimait que parce qu’il l’avait manipulée. Et s’il était exceptionnel, ce n’était que parce qu’il était le seul, la seule personne restant dans la vie de Juliette ! En fait, il ne valait rien, il ne pouvait pas être aimé ! Comment avait-il pu penser cela un seul instant ? Jamais personne ne ressentirait la moindre affection pour quelqu’un comme lui ! Il n’était pas spécial, il n’était pas exceptionnel, il n’était qu’un être vil ne pouvant exister qu’en détruisant les autres ! N’y avait-il pas un seul humain qui existe pour lui sur Terre ? Quelqu’un rien que pour lui… Et lui, il serait quelqu’un rien que pour cette personne…

Dès lors, il s’employa à trouver la solution la plus affreuse et cruelle possible pour se débarrasser de Juliette. Qu’elle souffre, car elle ne méritait que cela. Elle était comme tous les autres, tellement faible, tellement prévisible. Et elle se complaisait dans cette médiocrité, presque heureuse de se faire manipuler, s’abandonnant totalement à ce que les autres voulaient bien faire d’elle. Et ils étaient tous comme cela, ces misérables humains. Se complaisant dans leur malheur et leur douleur, se roulant allégrement dedans comme des cochons dans la boue. Ils le dégoûtaient. Au plus profond de son être, Nathanaël était dégoûté par cette humanité si faible. Comment pouvait-il être de la même espèce que tous ces gens ?

Il s’arrangea pour piéger Juliette et qu’on la retrouve, ivre morte, dans un bar louche où des hommes vendaient leurs corps pour quelques pièces. Il acheta quelques gigolos pour qu’ils témoignent que la jeune femme avait loué leurs services. Et finalement, ce fut Juliette qui quitta Nathanaël en pleurant et en le suppliant de lui pardonner tout le mal qu’elle avait pu lui faire. Elle se suicida quelques heures après en se jetant du haut d’un pont, le plus haut qu’elle ait pu trouver, mortellement convaincue d’avoir blessé la personne qui lui était la plus chère au monde. Le jeune homme feignit une très grande affliction, ce qui ne fit que renforcer l’admiration pour ce jeune homme au cœur si pur, qui avait su pardonner à son ancienne petite amie, et pourtant, Dieu savait qu’elle l’avait fait souffrir ! Et de cette admiration, Nathanaël retira à nouveau le plus grand profit.


Dernière édition par le Sam 10 Mar 2007 - 20:19, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Nathanaël Kigai   Nathanaël Kigai EmptySam 10 Mar 2007 - 20:04

Un grand projet commençait à germer dans la tête du jeune homme : Delilah. Puisque l’humanité était si médiocre et se refusait à évoluer, il allait la forcer un peu. Mais pour cela, il avait besoin d’argent, et Nathanaël avait tout juste dix huit ans et il était loin d’avoir fini ses études de psychiatrie malgré son avance au niveau scolaire. Il devait donc trouver un autre moyen de gagner de l’argent. Il en récolta une belle somme auprès de ses nombreux « amis » qui se faisaient une joie de l’aider dans son idée. Si ce n’était pas merveilleux, un jeune si ambitieux ! Mais dans son habituelle folie des grandeurs, l’étudiant en voulait toujours plus. Pour que son projet soit le plus grand, le plus ambitieux.

Il passait d’ailleurs de longues heures seul, enfermé dans sa petite chambre, à réfléchir. A Delilah bien sûr. Ce serait l’œuvre de sa vie. Il deviendrait le père d’une nouvelle, grande et belle humanité parfaite. Il mettait déjà en place des protocoles d’expériences dont les sujets ne seraient autres que des enfants. Il échafaudait ainsi mille plans, tous plus diaboliquement méticuleux les uns que les autres avant que son rêve ne se concrétise. Et à ceci aussi, il s’y consacrait activement.

Un jour dans une soirée caritative, il rencontra une superbe jeune femme. Elle avait tout juste vingt ans, merveilleusement belle, mais elle avait un gros problème : des tendances suicidaires avaient failli avoir raison d’elle à plusieurs reprises. Elle s’appelait Eve et elle ressemblait à un ange qui ne souhaitait que retourner aux cieux qu’elle n’avait jamais voulu quitter. Mais ce n’était pas cela qui intéressait Nathanaël, mais un aspect beaucoup plus terrestre : l’argent. Eve était la fille d’un très riche industriel qui venait de décéder et lui avait légué toute sa fortune. Une opportunité parfaite…

Il se la fit rapidement présenter par un ami de la jeune femme. Au début, Eve montra une certaine réticence envers le jeune homme, mais elle non plus ne résista pas bien longtemps à son charme et à son charisme. Après quelques soirées où ils se croisaient comme de par hasard, ils sortirent ensemble sous les regards brûlants de larmes d’émotion de leurs amis respectifs. Ce pauvre Nathanaël qui avait tant souffert avec cette Juliette semblait à nouveau s’intéresser sérieusement à quelqu’un ! Cette pauvre Eve, ce garçon saurait très certainement l’aider à remonter la pente, il était tellement gentil ! Le futur dirigeant de Delilah se montra particulièrement éperdu lors de cette liaison et émit rapidement le vœu de l’épouser afin de concrétiser leur union. Sa future épouse accepta avec joie. Et ils eurent la bénédiction de toute la haute société qu’ils fréquentaient, sans que personne ne songe que c’était un mariage intéressé par l’argent, bien sûr que non, ce brave Nathanaël était bien au dessus de tout cela ! Cela se voyait qu’il l’aimait réellement !

En entendant toutes ces rumeurs, le jeune homme ne pouvait s’empêcher de sourire. Qu’ils étaient bêtes. Aussi dociles que des cochons que l’on mènerait à l’abattoir. C’était trop facile, même un enfant de trois ans pourrait manipuler ces gros porcs de la noblesse, tellement imbus d’eux-mêmes qu’il ne leur viendrait même pas à l’idée qu’un fils du peuple comme lui puisse leur vouer un sentiment autre qu’une admiration profonde. Pitoyable. Ou plutôt non, méprisable. Car cela faisait longtemps qu’il ne ressentait plus aucune pitié pour cette humanité sale et grouillante. Il avait encore plus de compassion pour la boue qui collait à ses chaussures.

Pendant ce temps, son aventure avec Eve allait bon train. Ils allaient se marier au début du printemps. Nathanaël avait vingt ans et la jeune femme vingt deux. Le couple parfait pour les apparences, beaux comme deux anges s’apprêtant à s’envoler pour les cieux. Ce n’était pas si loin de la réalité, sauf que les « cieux » qu’ils allaient atteindre étaientt loin de ressembler au Paradis… La cérémonie fut somptueuse et restera sans doute gravée dans la mémoire de la haute société.

Mais si une petite souris avait pu les regarder quand ils se trouvaient en privé, voici à peu près ce qu’elle aurait vu. Les deux jeunes mariés passaient de longues soirées à discuter de ce monde qui tournait tout sauf rond. De la misère, de la pauvreté, de la laideur de cette humanité défigurée par la haine, la jalousie, le désir de profit. Tant que les gens ne seraient pas purgés de tout cela, rien n’irait mieux, bien au contraire. Finalement, Nathanaël s’attachait à cette jeune femme à la beauté maladive, qui avait l’air aussi fragile qu’une poupée. Mais c’était encore bien loin de l’amour. Comment aurait-il pu aimer quelqu’un, lui qui n’avait jamais connu un tel sentiment de la part de quiconque ? Cependant, il finit par se confier un peu plus à Eve et lui avouer ses projets. La jeune fille le prit étonnamment bien. Elle était loin d’être bête et avait finalement assez vite compris le petit jeu qu’il jouait avec elle. Elle s’excusa seulement d’être aussi lâche et de ne pas pouvoir l’aider à concrétiser leurs rêves.

Elle choisit de mourir juste un peu après leur premier anniversaire de mariage.

************


Quelques jours plus tard, à l’enterrement, Nathanaël retrouvait son masque d’hypocrisie, de nouveau seul dans son délire. Finalement, même elle n’avait pas eu le courage de rester. Elle aussi avait été faible et lâche. Elle avait tout abandonné, même après avoir trouvé un soutien, quelqu’un qui partageait ses idées. Il la plaignait, plus qu’il la méprisait. Elle n’aurait pas le loisir de contempler son œuvre. Si elle n’avait pas été si faible, cela aurait pu être différent, peut-être. Mais tous les êtres humains étaient les mêmes. Quelles que soient leurs idées, leurs principes et leurs rêves, ils n’avaient jamais la force d’aller au bout. Il fallait réellement qu’il fasse quelque chose pour changer tout ceci. Changer l’humanité, et tout reprendre à zéro. Vaste programme.

Quant à tous ces visages qui défilaient devant lui pour lui présenter leurs « plus sincères condoléances », il devait faire un grand effort pour ne pas trancher quelques uns des cous qui les portaient. Tous, dans tous les coins, dès qu’ils se croyaient à l’abri des oreilles indiscrètes, ils se complaisaient à colporter les pires rumeurs qu’ils connaissaient. Le met le plus apprécié était bien sûr la calomnie au sujet de la jeune morte, mais tout autre sujet était jugé succulent. Quelle bande de pourritures… Nathanaël était encore un peu plus convaincu, si c’était possible, que tous ces gens ne méritaient pas de vivre.

************


Juste avant son vingt-et-unième anniversaire, le rêve de Nathanaël fit son premier pas vers la concrétisation. Le jeune homme se trouvait devant une immense bâtisse de pierre qu’il venait d’acheter avec l’argent qu’Eve lui avait laissé. Il ne pensait déjà plus guère à elle de toute façon. Il ne l’avait pas vraiment aimé, et l’ambition avait fini par prendre le dessus sur les souvenirs. Ambition qui c’était démultipliée, et qui ne risquait pas de faiblir maintenant que tout commençait enfin. Enfin…

Il pénétra dans le vieux bâtiment avec l’air émerveillé d’un gamin le jour de Noël qui a reçu le camion de pompier tant désiré. Sauf que ce camion de pompier-là était destiné à éteindre l’humanité, pas un incendie… Les lieux sentaient le vieux et le renfermé, la poussière se soulevait à chaque pas et la lumière semblait avoir déserté les lieux depuis des années. Plus pour longtemps.

Nathanaël consacra une année entière à la rénovation des futurs locaux de Delilah. Enfin pas lui directement… L’établi du parfait mécano ne faisait pas parti du cadeau. Une grande partie de la fortune d’Eve fut engloutie dans les travaux et le jeune homme, qui venait d’achever ses études de psychiatrie avec plusieurs années d’avance, consacrait tout son temps à tisser un réseau de soutien pour son entreprise, grandement aidé par son pouvoir qu’il développait à grande vitesse. C’est ainsi qu’après avoir été un expert en femme, il devint un expert en affaires (ce qui n’était pas tellement différent). Il doubla presque sa fortune et se fit promettre de nombreux investissements : finalement, Delilah ne devait pas connaître de difficultés financières tant que Nathanaël en tiendrait les rênes.

Ce qui lui posait finalement le plus de problème, c’était de trouver des sujets d’expérience. Car si lui était conscient du bien fondé de son action, les enfants étant l’avenir du monde, les seuls être encore purs qu’il fallait préserver afin de créer une humanité plus belle, leurs parents n’étaient pas du même avis. Ces êtres butés ne voyaient pas plus loin que leur petit bonheur familial égoïste. Et même avec tout son pouvoir de persuasion, ce n’était pas évident de les décider à se séparer de leurs chères têtes blondes, même pour le bien de ceux-ci. Nathanaël dû donc se contenter dans un premier temps d’enfants abandonnés très jeunes qui le rejoignirent dans les somptueux bâtiments de Delilah enfin achevés.

En effet, après une année complète, c'est-à-dire quelques semaines avant ses vingt-deux ans, le rêve du jeune homme prenait une forme encore un peu plus concrète : la vieille bâtisse semblait juste sortie de terre. Elle avait tout de même conservé le charme des vieilles habitations grâce au génie des meilleurs ouvriers du pays qui avaient travaillés sur le projet. A l’intérieur, tout était conçu à merveille. La décoration était d’un goût exquis, riche mais sans surcharge, créant une atmosphère à la fois rassurante et impressionnante pour le visiteur. De nombreuses chambres avaient été aménagées pour les enfants, ainsi que pour le nombreux personnel. En effet, le dirigeant de Delilah n’avait pas hésité à s’entourer des meilleurs pour la mise en œuvre de son projet. Des professeurs réputés se chargeraient des sujets les moins importants de leur apprentissage tandis que chaque enfant aurait un domestique personnel pour s’occuper du moindre de ses besoins physiques. Quant à la partie principale de leur éducation, il était clairement défini depuis le début que ce serait Nathanaël qui s’en occuperait personnellement. Un grand bureau avait été aménagé à cet effet. Et tous les employés reçurent un ordre auquel il était fortement déconseillé de désobéir : interdiction totale et formelle d’entrer dans le bureau, pour quelque raison que ce soit.

Bien sûr, une telle interdiction titilla aussitôt les plus curieux. La plupart d’entre eux se contentaient de spéculations en guettant la sortie des enfants, seuls autorisés à pénétrer dans le sacro-saint bureau ; ils étaient assez intelligents pour se douter que Nathanaël ne se contenterait certainement pas d’un renvoi pour les téméraires osant braver l’interdiction. De plus, la porte était toujours fermée à clef. Mais il fallut bien qu’une tête brûlée se considère assez intelligente pour tromper le grand patron. Grossière erreur. Nul ne sut jamais quel stratagème il avait utilisé pour entrer dans ce dernier sanctuaire, puisqu’il disparut sans laisser la moindre trace. Qu’avait-il vu ? Plus personne n’avait envie de le savoir. Le triste sort de leur collègue avait refroidi les plus téméraires.

************


Delilah ne se développait pas assez vite au goût de Nathanaël, toujours confiné à des expériences avec les enfants recueillis dans les divers orphelinats de la région. Bien que certains correspondaient aux besoins de l’organisation, ce n’était pas le cas pour la plupart qui n’avaient pas été abandonnés pour rien. Les infirmes, handicapés, attardés mentaux et autres ne collaient pas avec cette humanité parfaite et sans défaut que le dirigeant voulait créer. Il en gardait tout de même un ou deux pour tester certaines expériences un peu risquées, mais ils n’avaient aucune valeur à ses yeux. Il était donc en manque de matière première et il devait trouver une solution à cela.

Il réfléchit longtemps avant de trouver une parade à ce problème. Bien sûr, il ne pouvait pas tout simplement voler des enfants, c’était bien trop dangereux. Il fallait donc que les parents les lui confient de leur plein gré… Ce qui n’était pas évident, même pour quelqu’un comme Nathanaël, quand on avait affaire à une famille soudée. Mais qui était mieux placé que lui pour savoir qu’une famille n’est pas forcément soudée et heureuse comme dans les livres de contes pour enfant ? Il lui fallait donc s’attaquer à des proies faciles, et c’était bien plus courant que ce que l’on pouvait croire…

C’est ainsi qu’il fit la connaissance d’Abigaël, jeune veuve un peu perdue, qui avait deux adorables petites filles, dont une qui venait de naître, Kaïla et Sylia. Les rôles furent clairement établis dès le début : elle était la proie, il était le chasseur. Mais ce n’est pas dit qu’elle s’en rendit compte tout de suite, sinon, sachant ce qu’il allait faire de sa vie, elle ne l’aurait sans doute pas laissé approcher. Oui, mais c’était Nathanaël, et il n’en était plus à se première victime. Il savait parfaitement avoir l’air innocent, ou en tout cas juste assez pour s’assurer que sa proie n’allait pas s’enfuir au dernier moment, juste avant d’être totalement piégée…

Le stratagème fonctionna à merveille, une fois encore. Le jeune homme ne prêtait même pas particulièrement attention à cette pauvre veuve qu’il avait trop facilement convaincue. Elle l’aimait de toute son âme, c’était tellement évident. Cela le dégoûtait presque. La cause exacte de cette répugnance, lui-même ne la connaissait pas. Les humains de pouvoir ressentir des émotions aussi fausses ou lui-même de pouvoir les créer ? Toujours est-il que la merveilleuse vie de couple continua. Nathanaël n’avait même pas besoin de vivre avec cette pauvre femme. Il lui faisait avaler d’immondes couleuvres qu’elle gobait presque avec délice. Oui, répugnant, cette femme était répugnante. Mais elle avait de si beaux enfants…

Mais un événement imprévu vint perturber les plans du dirigeant de Delilah. Une grossesse. Quand Abigaël entra dans le petit salon ce jour-là, il était loin de se douter à quel point cette journée marquerait sa vie maudite.

« Je… Je suis enceinte. De toi bien sûr. »

Le cœur de Nathanaël manqua un battement. Un enfant. Son propre enfant.


Dernière édition par le Sam 10 Mar 2007 - 20:17, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Nathanaël Kigai   Nathanaël Kigai EmptySam 10 Mar 2007 - 20:07

Neuf mois plus tard, Zachary Kigaï naissait. Nathanaël avait vingt-trois ans quand il le vit. Cet être si fragile, si pur, si innocent. Blanc, comme la neige, comme un ange immaculé. Comme une page blanche sur laquelle on pouvait encore tout écrire. C’était un de ces instants ou toute une vie peut basculer en quelques secondes. Du bon, comme du mauvais côté. Nathanaël tomba dans le mauvais, bien entendu.

Le peu de raison qui lui restait disparut sans doute à ce moment là. Il aimait cet enfant autant qu’il le haïssait. Pour la première fois depuis des années, il était incapable de contrôler ses émotions, et encore moins de les comprendre. Oh oui, Nathanaël aimait son fils de toute son âme, comme il n’avait jamais été capable d’aimer quelqu’un. L’amour paternel ? Permettez-moi d’en douter. C’était autre chose, un amour vicieux et malsain. Ce qui se passe quand une personne n’a jamais appris à aimer : il aime mal. Or, le bien mal fait est toujours plus douloureux que le mal bien fait. C’est pourquoi Zachary a énormément souffert à cause de son père. Et si celui-ci le haïssait en même temps qu’il le chérissait, ce n’était pas uniquement par maladresse. C’était par jalousie. Il aurait aimé recevoir de l’amour lui aussi, même si cela l’avait blessé, même si cela l’avait tué.

Durant l’enfance de son unique fils, Nathanaël préféra s’éloigner de la petite famille. Il espérait sans doute pouvoir mettre un peu d’ordre dans ses pensées, mais c’était une cause perdue d’avance. Pourtant, ce n’était pas faute d’essayer. Durant près de deux ans, il se concentra uniquement sur les activités de Delilah malgré les supplications larmoyantes de Abigaël, toujours totalement dépendante de lui. S’il l’avait vraiment voulu, il aurait pu la faire tuer, purement et simplement, elle et son ersatz de famille. Ou de manière moins définitive, la condamner à l’exil. Mais il ne le fit pas. Il ne parvint jamais à s’expliquer pourquoi. S’il avait pu être honnête avec lui-même, il aurait vu que la réponse ressemblait à un petit garçon blond.

Mais au bout de deux ans, il accepta de céder un peu de terrain à Abigaïl. Oh, il se trouva de nombreux prétextes : il avait toujours besoin des deux fillettes, il voulait que la jeune femme le laisse tranquille s’il lui accordait cela, c’était un contact utile et cætera… Il voulait surtout revoir son fils, bien qu’il soit incapable de l’admettre. C’aurait été avouer qu’il avait lui aussi des failles, qu’il n’était qu’un humain bourré de points faibles comme les autres. C’était encore trop difficile pour lui. Quand il arriva devant la jolie petite maison de campagne, rien n’avait changé. Les mêmes fleurs, les mêmes arbres, les mêmes odeurs. Et un gamin qui avançait vers lui en titubant parmi les hautes herbes. L’émotion que ressentit Nathanaël est indescriptible, parce qu’elle n’était déjà plus vraiment humaine.

Durant les trois années qui suivirent, il continua à venir de temps en temps à la maisonnette sur la colline. Il avait toujours une bonne raison. Mais ne pensez pas qu’il avait simplement trouvé un foyer chaleureux et agréable, et qu’il était finalement heureux à son tour. Non, sinon je vous raconterai pas cette histoire, et ils auraient tous vécus dans le bonheur à jamais. Nathanaël détestait cet endroit. Abigaël se désagrégeait tous les jours un peu plus sous son influence maléfique, même si les enfants ne le voyaient pas. Tout était trop bien caché sous un voile opaque d’hypocrisie. Et Zachary qui continuait à l’appeler « papa » en souriant quand il le voyait arriver… Cela n’arrangeait rien. Il n’arrivait pas à comprendre comment ce gamin pouvait lui donner cet amour gratuitement. Il n’arrivait pas à croire en son innocence. Peut-être était-ce pour détruire cet étrange phénomène qu’il mit au point l’expérience ultime, son chef d’œuvre, dont le sujet ne serait autre que son fils. Pour détruire cette gentillesse qui lui était étrangère, et qui lui faisait peur.

Seulement, l’opération état délicate. Et unique. Elle nécessitait donc des cobayes, de l’entraînement. Des sujets que l’on pouvait rater sans conséquences importantes. Heureusement, il y avait toujours les deux sœurs aînées de Zachary. On n’aurait pas pu rêver mieux. Elles étaient très proches de leur petit frère au niveau du caractère, même si leur pureté n’était pas aussi absolue. Elles avaient été élevées de la même manière et selon les mêmes valeurs. Et elles étaient deux, ce qui laissait une marge d’erreur largement suffisante pour Nathanaël.

************


Le pacte était conclu depuis le début avec la mère des enfants. Ils étaient à lui, et il pouvait en disposer à tout moment. Le temps était venu de rappeler le serment à la mémoire de la pauvre femme. Le rendez-vous fut fixé un soir, l’année des cinq ans de Zachary. En pleine nuit, Nathanaël vint chercher Sylia. Il n’éprouvait rien pour elle, pas plus que pour les autres. Elle n’était qu’un instrument, un objet, un coup d’essai. Il la prit doucement dans ses bras pour l’arracher à sa mère. Il retrouvait dans ces moments là le plaisir de ce jeu malsain : répandre le malheur pour faire payer à l’humanité ses crimes trop nombreux. La petite fille se rendormit dans la voiture qui la conduisait chez Delilah. La dernière nuit paisible de sa courte vie. En effet, l’expérience rata. Il l’avait prévu après tout, l’opération était délicate. Il avait dû être trop doux. Elle essaya de s’enfuir de l’institut pour échapper à l’horreur. Ce n’est même pas Nathanaël qui tira la balle qui scella son destin. Entre les deux omoplates. Elle fut stoppée en pleine course. Elle fut jetée dans la fosse commune et sa mort, ainsi que sa vie, furent oubliées par tous.

Un an à peine avait passé depuis l’enlèvement de Sylia. Entre temps, le dirigeant de Delilah n’avait pas supprimé ses visites à la petite maison sur la colline, bien au contraire. Il avait plus que jamais besoin d’assurer son emprise psychologique sur la mère. En effet, quand il revint pour prendre Kaïla, Abigaël tenta un vague résistance, bien qu’il la balaya comme une mouche importune. Plus le temps passait, plus il méprisait la pauvre âme, et il s’était juré de la détruire jusqu’au bout. Il ne supportait pas la pensée qu’un être aussi impur ait pu participer à la conception de Zachary, alors il pensait qu’en l’anéantissant et en effaçant toute trace de sa vie, ce serait comme si elle n’avait jamais existé. Enfin, ce n’était pas sa principale préoccupation pour le moment. Son « projet » l’obnubilait et faisait passer ses autres désirs au second plan.

Il espérait sincèrement réussir cette deuxième tentative. Ou tout du moins, ne pas réitérer la même erreur que la dernière fois. C’était le dernier cobaye fiable sur lequel il pouvait s’appuyer avant de s’attaquer au sujet véritable de l’expérience : son fils unique. Il prit donc le parti d’être beaucoup plus dur avec elle, de ne pas la ménager comme il avait fait pour sa sœur aînée. Sans doute un peu trop. Kaïla ne supporta pas la violence de l’expérience. Elle devint profondément dépressive, à la limite de la folie. Nathanaël ne s’en préoccupa pas plus que cela. Il avait compris comment mener à bien son projet, tout était une question de dosage. Aussi, quand on lui apprit que la jeune fille avait fini par se suicider, il ne manifesta pas la moindre émotion. De toute façon, elle ne servait plus à rien, cela lui évitait de devoir se donner le souci de s’en débarrasser lui-même.


************


Nathanaël frissonnait d’excitation. Enfin. Il avait attendu, il avait fait preuve d’une patience infinie et de précautions exceptionnelles. Et son travail avait à nouveau porté ses fruits, enfin. Le rêve qui lui semblait si éloigné, il pouvait maintenant le caresser du doigt. Son rêve, son ambition, son avenir, c’était ce garçon endormi sur ses genoux dans la voiture qui les conduisait au siège de Delilah. Zachary. Le petit garçon blond avait maintenant dix ans. Déjà. Cela avait été plus difficile que prévu pour prendre le petit à sa mère, mais comme d’habitude, cet être abject et faible lui avait cédé. Le lendemain à l’aube, sa maison serait brûlée et elle avec, puisqu’il avait pris soin de l’attacher solidement aux montants du lit où ils avaient conçu leur enfant. Maintenant, il avait la propriété exclusive. Zachary appartenait à son père, et à personne d’autre. En pensant à tout ceci, il caressait distraitement les mèches blondes du garçon. Et il souriait, mais il n’avait pas l’air heureux. Simplement fou.

Les chevaux s’arrêtèrent bientôt devant l’imposante bâtisse. Tout avait été prévu pour l’arrivée du fils du directeur. Un jeune homme se tenait devant l’entrée, les attendant sans doute depuis longtemps. Nathanaël l’avait choisi avec le plus grand soin pour qu’il s’occupe de son fils. En effet, ses fonctions de dirigeant ne lui permettaient pas d’accorder l’absolu monopole de son temps, il en était tout à fait conscient. Il se contenterait donc d’entretiens réguliers avec son fils pour le former à son grand projet. Il prit l’enfant endormi dans se bras –il n’était pas bien lourd pour son âge – et le porta jusqu’au jeune homme qui attendait.

« Sariel, je vous présente Zachary. Vous savez à quel que je compte sur vous. »

Son regard était intense, brûlant, presque effrayant, et en même temps terriblement attirant. Ce regard qui lui donnait toute sa force de persuasion et son charisme hors norme.

« Je vous le confie à partir de maintenant. Prévenez-moi quand il sera réveillé, mais dites-lui que je ne pourrais pas le voir tout de suite. Je veux attendre quelque jour avant de commencer les entretiens, qu’il s’habitue d’abord à son nouvel environnement.
- Bien »

Sariel Haruno était un jeune homme plutôt grand, à l’air doux et rassurant. Il n’était pas arrivé depuis assez longtemps à Delilah pour être au courant de leurs véritables projets, ni pour faire partie de ces rapaces qui voulaient prendre la tête de l’organisation ou monter en grade en se faisant bien voir de Nathanaël. Ceux-là auraient pu faire échouer l’expérience avec leur stupidité accablante, alors que le jeune homme était plutôt brillant. Sariel était aussi obéissant, il avait du s’occuper de plusieurs enfants avant et il avait fait ses preuves. Trois d’entre eux étaient des cas difficiles, voir désespérés et qui d’ailleurs étaient morts ou avaient été évincés assez rapidement. Malgré ces évènements fâcheux, le jeune homme n’avait donné aucun signe d’insubordination ou même de curiosité ; il était d’une loyauté délicieusement naïve et absolument parfaite pour le rôle qu’il allait avoir à jouer.

Nathanaël déposa donc doucement le corps endormi dans les bras de celui chargé de s’occuper de lui. Le dirigeant était loin de se douter que le jeune homme allait poser tant de problèmes et jouer un rôle si important dans la vie de Zachary. C’est donc satisfait et sûr de lui qu’il se dirigeait vers son bureau, afin d’effectuer les derniers préparatifs pour le début de l’œuvre de sa vie. Inconscient que, pour une fois, il venait de faire une erreur.


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MessageSujet: Re: Nathanaël Kigai   Nathanaël Kigai EmptySam 10 Mar 2007 - 20:08

Quelques jours plus tard, comme convenu, Nathanaël attendait sa première entrevue avec son fils. Il se tenait droit, impassible, ne montrant aucun signe de son impatience. Dos à la porte, il regardait le paysage qui s’offrait à ses yeux à travers la large baie vitrée de son bureau. C’était le début du printemps et un soleil généreux baignait de lumière la pièce. Le dirigeant était légèrement pensif, pourtant il réagit immédiatement en entendant des coups discrets frappés à la porte. Sariel amenait Zachary, exactement à l’heure prévue. L’homme esquissa un petit sourire en pensant qu’il ne s’était pas trompé au sujet du garçon, et leur donna l’autorisation d’entrer.

Le petit blond pénétra dans la pièce, l’air un peu tendu, comme s’il avait peur de faire une bêtise. Nathanaël fit le tour de son bureau et s’accroupit devant son fils, pour être à sa hauteur. Surtout, il ne voulait pas l’effrayer. Il lui fit un sourire doux et parfaitement bien imité. Il captura ses petites mains entre les siennes et lui parla d’un ton rassurant.

« Bonjour Zachary. Alors, tu te plais dans ta nouvelle maison ? »

Le gamin hocha simplement la tête pour répondre.

« Bien, je suis content pour toi. Tu t’entends bien avec Sariel ? »

Nouveau hochement de tête. Nathanaël caressa doucement le haut du crâne de l’enfant.

« C’est parfait alors. Mais tu sais, tu n’as pas à voir peur de moi. Je ne vais pas te faire de mal, tu le sais n’est-ce pas ? »

Sans attendre de réponse. L’homme se releva et passa sa main dans le dos de son fils pour le conduire jusqu’à une chaise installée devant son bureau. Puis il retourna s’installer dans son confortable fauteuil en cuir pour faire face à son nouveau sujet d’expérience. Toujours sans se départir de son sourire. Il lui tendit ensuite une feuille de papier.

« Ceci est un test de personnalité, un portrait chinois. Je voudrais que tu le remplisses.
- Pourquoi faire ?
- Je veux mieux te connaître avant de commencer sérieusement le travail. Tu veux toujours devenir médecin, c’est bien cela ? lui demanda doucement Nathanaël
- Oui ! s’exclama avec enthousiasme le garçon
- Alors fais ce que je te dis, et tu pourras réaliser ton rêve
- D’accord ! Je ferais tout ce que vous voudrez ! »

L’heure se passa calmement, le père observant son fils, le fils faisant ce que lui avait demandé son père. Aucun évènement particulier ne vint troubler l’après-midi et l’entrevue pris fin à l’heure prévue, quand Sariel vint récupérer son protégé. Zachary avait fini son test depuis quelques minutes déjà et Nathanaël en avait profité pour lui faire un peu de conversation, histoire de gagner sa confiance. Cela devait avoir porté ses fruits, puisque le garçon repartit plus détendu, promettant d’être à l’heure le lendemain.

Quelques minutes plus tard, l’assistant personnel de Nathanaël entra dans le bureau. Il se nommait Adriel, un très bel homme d’une petite trentaine d’années, de taille moyenne, de longs cheveux noirs attachés en une queue de cheval, des yeux bleu glacier lui donnant un regard dur et froid. Il commença sans préambule.

« Tout a été comme prévu avec le numéro trente-huit ?
- Bien sûr. Douteriez-vous de mes capacités, Adriel ? demanda d’un ton doucereux son supérieur
- Non, Master. Vous le savez bien ». répondit l’autre sans sourciller.

Bien sûr qu’il le savait. Adriel lui était entièrement soumis. Ce qui était une bonne chose : il faisait partie des rares personnes retenant un peu l’estime de Nathanaël. Un esprit brillant, un pragmatisme à toute épreuve et une loyauté sans borne, presque de la dépendance. Et il partageait profondément les convictions de son maître quant à sa haine pour l’humanité toute entière.

« Ne vous inquiétez pas, tout se passera comme prévu. Reprit le plus vieux. »

Adriel préféra s’abstenir de répondre. Il reconnaissait parfaitement le regard qu’avait son supérieur. Ce regard qui aurait convaincu quiconque de le suivre au bout du monde s’il le demandait. Ce regard auquel il avait totalement succombé, pour lequel il était entré à Delilah. Ce regard auquel il préférait ne pas s’opposer. Il se retira donc sans rien ajouter.

************


Six mois se déroulèrent de la sorte. Les entretiens se limitaient à de simples tests de personnalité. Nathanaël prenait son temps. Il était sûr de lui et de sa réussite. Il lui fallait seulement du temps pour atteindre son objectif, et il en avait autant qu’il le désirait. Zachary était encore jeune, et tout se présentait à merveille. Les résultats de son fils étaient exactement ce qu’il avait espéré. Le garçon était d’une pureté sans nom. Face à ce constat chaque jour renouvelé, son père sombrait de plus en plus profondément dans la folie. Cette pureté, il voulait à la fois la posséder et la détruire. La préserver et l’anéantir. La détester et la chérir. Et Zachary allait bientôt commencer à souffrir à son tour de la folie de son géniteur.

Cet entretien avait été prévu comme les autres, quoiqu’un peu plus long. Rien qui n’ait pu alerter Sariel sur ce qui allait arriver à son protégé. Celui-ci avait comme d’habitude amené l’enfant à son père à l’heure prévue, avec la même ponctualité qu’à l’accoutumée. Zachary avait le même petit sourire que tous les jours. Nathanaël commença par échanger quelques banalités avec son fils avant d’entrer véritablement dans le vif du sujet.

« Zachary, aujourd’hui, tu ne vas pas faire de test de personnalité. »

L’intéressé s’abstint de demander pourquoi. Il avait appris à ne pas poser de questions sur les décisions de son père. Il devait se contenter d’obéir. Nathanaël continua donc devant son absence de réaction.

« Je ne te demanderai pas grand-chose. Seulement de lire ces articles que j’ai sélectionnés pour toi dans le journal. »

L’enfant ne put cette fois retenir un regard interrogatif. Son père le rassura d’un sourire prétendument compréhensif et en posant sa main sur la sienne, dans un geste protecteur.

« C’est pour ta culture générale. C’est très important si tu veux réussir les concours d’entrée des écoles de médecine. »

Le visage du petit garçon s’illumina à l’allusion de son rêve. Devenir médecin. Aider les autres. Quel plus beau métier pouvait-il exister ? Avec sa bonne volonté habituelle, il s’attela au travail demandé. Il étudia avec attention pendant une bonne partie de l’après-midi. Quand Nathanaël signifia la fin de la séance, Zachary semblait désorienté. Il osa demander d’une petite voix.

« Père… Pourquoi ? »

Il venait de découvrir au travers de ces articles que l’Homme n’était pas aussi bon qu’il y paraissait. Qu’il pouvait être mesquin, injuste, violent. Fondamentalement méchant. C’était une expérience déboussolante pour un enfant de son âge. Son père lui mit une main sur l’épaule et referma sa prise.

« Un jour, tu comprendras. »

************


Cela faisait un peu plus de quatre ans que Zachary était arrivé à Delilah, et il avait maintenant presque quinze ans. Sa formation progressait doucement, mais sûrement. Enfin… Un peu trop lentement tout de même. Quelque chose semblait clocher et faire obstacle aux idées que Nathanaël tentait de lui inculquer. Une erreur de méthode, son caractère naturel ? Il n’y croyait pas vraiment et penchait plus sur une intervention extérieure et indésirable. Il avait donc demandé à Adriel d’enquêter sur cette délicate question.

Alors qu’il y pensait justement, son assistant entra dans son bureau sans même prendre la peine de frapper. Cela fit lever un sourcil étonné à Nathanaël qui n’était pas habitué à tant de hardiesse de la part de son subordonné. Aussi, il ne le réprimanda pas : il devait y avoir une bonne raison. Il écouterait d’abord ses explications avant de décider d’une éventuelle punition. Explications qui d’ailleurs ne tardèrent pas.

« Master, j’ai découvert qui agissait à l’encontre de vos projets.
- J’espère bien qu’en effet tu as une bonne raison pour entrer ainsi dans mon bureau sans frapper.
- Je… Je suis désolé. bégaya l’accusé en se crispant légèrement
- Allons, allons, je te pardonne… Pour cette fois. l’excusa Nathanaël en laissant un ton de menace sous-jacent dans ses paroles. Alors, qui est cet indésirable ?
- Sariel Haruno, il n’y a aucun doute là-dessus. affirma Adriel qui reprenait contenance.
- Sariel ? Vraiment, voila qui est… Surprenant.
- Dois-je le faire exécuter ?
- Non, ce n’est pas la peine. Dis-lui seulement de partir. Mais assure-toi bien qu’il comprenne ce qu’il risque s’il tentait de revoir mon fils adoptif… »

Adriel déglutit. Nathanaël pouvait être proprement effrayant parfois, et c’était une de ces fois. Ce Haruno pouvait s’estimer chanceux d’avoir la clémence de leur supérieur. Sinon, il n’aurait pas donné cher de sa vie… L’assistant se retira donc après avoir accepté officiellement sa mission, laissant l’autre homme seul dans son bureau.

Celui-ci avait réussit à garder son calme devant son subordonné et faire comme si de rien n’était. Mais à l’intérieur, il bouillonnait. Comment, comment cela était-il possible ? Quelqu’un avait voulu se mettre entre son fils et lui. Il aurait du se méfier de ce Sariel… Il avait voulu lui prendre son fils unique ! Non ! Jamais ! Jamais… Zachary n’appartenait qu’à lui et à lui seul. Personne ne pourrait les séparer, personne ! Nathanaël se leva, furieux de s’être laissé berner. Dans un geste de colère, il jeta à terre un des vases précieux qui décoraient la pièce. Fou de rage, il décida qu’il resserrerait un peu plus son emprise sur son fils rapidement, pour qu’il ne puisse plus jamais lui échapper.

Sariel quitta Delilah sans un remoud, alors que Zachary était en entretien avec son père, d’après le rapport d’Adriel. C’était une sage décision, la seule qui lui permettait de garder la vie sauve… Pour le moment du moins. Son protégé réagit mal, mais cela, ce n’était pas vraiment surprenant. Il avait vraiment agit juste à temps, il aurait tardé un peu plus à les séparer et cela aurait été trop tard. Ceci ne fit que nourrir la rancœur qu’il nourrissait envers l’ancien employé. Un jour, il se vengerait. Il chargea une équipe de surveiller ses agissements et de lui faire des rapports réguliers. Mais surtout, de ne pas intervenir. Il ne voulait pas le tuer, il voulait le faire souffrir. On ne s’opposait pas au chef de Delilah impunément.

************


ATTENTION, PARTIE NE CONVENANT PAS AUX AMES SENSIBLES

Cela faisait déjà quelques semaines que Sariel était parti et les effets sur Zachary étaient spectaculaires. L’impact des entretiens avec son père étaient nettement plus visibles : le jeune homme avait cessé de sourire et commençait à perdre sa foi dans l’humanité. Nathanaël était satisfait, mais il savait aussi qu’il ne devait pas s’arrêter là. L’expérience avait prouvé qu’il n’avait pas un assez grand contrôle sur son fils. Mais il avait besoin de temps pour trouver une solution. Pour le moment, il se contentait de l’observer, lisant des rapports de police concernant des homicides particulièrement horribles et barbares.

Tout à coup, Zachary s’effondra sur le sol comme un petit tas de chiffon, en pleurs. Cela arrivait assez souvent et d’habitude Nathanaël se contentait de donner fin aux entretiens pour que le jeune homme puisse se remettre de ses émotions. Mais ce jour là, une autre idée naquit dans sa tête. En fait, était-ce une idée ou avait-il seulement suivi son instinct, déjà erroné par la folie ? C’était un élément impossible à déterminer, même pour lui. Il se leva doucement de sa chaise et s’approcha de son fils à pas comptés. Celui-ci ne sembla même pas le remarquer, recroquevillé sur lui-même, tressautant au rythme de ses sanglots.

« Zachary… »

La voix douce et grave de son père le fit sursauter. Il se redressa légèrement pour le regarder, les yeux baignés de larmes. Nathanaël s’accroupit près de lui, comme la première fois qu’il était entré dans ce bureau. Très doucement, très délicatement, il l’entoura de ses bras pour le consoler. Le blond eut un geste de réflexe et se raccrocha à la chemise de celui qu’il prenait pour son père adoptif pour la tremper de ses pleurs.

La sensation que ressentit Nathanaël, il ne l’avait pas du tout prévue. Cette chaleur dans le bas du ventre... Il ne pouvait pourtant pas se tromper. Ce qui le décida à donner suite à ses envies ? L’excitation du moment, l’envie de posséder Zachary, sa folie ? Sûrement un peu des trois. Toujours est-il qu’il ne s’arrêta pas.

Toujours avec douceur, il prit le visage de Zachary entre ses mains. Celui-ci laissa échapper un hoquet de surprise en voyant la lueur de désir dans les yeux de son père. Mais il scella toute protestation éventuelle par un baiser bien trop approfondi pour être seulement une preuve d’amour paternel. Lentement, les chemises glissèrent au sol, puis les pantalons. Nathanaël se retrouva bientôt à califourchon sur un Zachary presque nu, visiblement complètement perturbé par son attitude.

« Ne t’inquiète pas, je ne te ferais pas mal… »

Délicatement, il fit glisser leurs sous-vêtements tout en embrassant l’adolescent. Maintenant, il pouvait sentir que son désir était partagé, serré contre son corps, sans même un bout de tissu pour les séparer. Il profita encore un peu de la vision du beau visage d’ange de Zachary, rougit par le plaisir, l’embrassant de tout son saoul. Puis il voulut passer à la suite, son corps commençant à réclamer douloureusement. Il retourna doucement son fils sur le ventre, le couvrant de caresses pour le rassurer. Il se replaça derrière lui, entre ses cuisses, et saisit les hanches du blond pour les mettre à la bonne hauteur. Il le prépara avec soin, afin que la pénétration ne soit pas trop douloureuse. Zachary émit d’abord un couinement de douleur, mais il fut assez rapidement remplacé par un soupir de plaisir. Nathanaël était naturellement doué pour satisfaire ses partenaires, cela lui avait été utile en de nombreuses occasions.

Quand il estima le garçon suffisamment prêt, il s’enfonça doucement en lui. Nouveau grognement de douleur pour le blond, râle de plaisir pour le brun. Il le laissa s’habituer un instant à sa présence, avant d’entamer un lent va-et-vient. Avec plus d’attention et de douceur qu’on aurait pu en attendre de lui, il réussit assez rapidement à faire atteindre l’orgasme à l’adolescent qui éjacula avec un cri de plaisir. Cela suffit à Nathanaël pour se libérer à son tour dans son partenaire.

Ils finirent la soirée dans la chambre de Nathanaël, attenante au bureau. Il aurait du être satisfait d’avoir pu pleinement posséder son fils. Mais cette expérience éveillait en lui de nouveaux désirs, de nouveaux horizons. Il aurait voulu le garder sa vie entière là, au creux de ses bras. Il avait l’air si paisible endormi contre un corps chaud… Le dirigeant de Delilah se berçait de douces chimères d’un bonheur qui n’en était pas un, d’un bonheur qui les détruirait l’un et l’autre. Mais il n’était pas prêt à accepter la réalité, et il se pouvait très bien qu’il ne le soit jamais.


Dernière édition par le Sam 10 Mar 2007 - 20:14, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Nathanaël Kigai   Nathanaël Kigai EmptySam 10 Mar 2007 - 20:09

La formation de Zachary continua, avec cette dimension sexuelle supplémentaire que Nathanaël ne put se résoudre à supprimer. Il ne cherchait même pas à s’expliquer pourquoi il agissait de la sorte ; il avait bien trop peur de découvrir un point faible dans la raison de ses actes. Donc il modifia légèrement ses plans pour les adapter, mais, oh ! Si peu ! En tout cas, il restait une étape primordiale à franchir. Mais il n’était pas encore prêt. Il ne fallait pas aller trop vite.

Deux ans plus tard, lorsque Zachary eut dix-sept ans, Nathanaël mit en route la dernière manœuvre de son plan de formation, la dernière manipulation prévue dans le protocole de l’expérience. Son fils avait finalement terminé ses études de médecines avec brio. Il s’était énormément réfugié dans le travail après le travail psychologique dont il était victime lors des entretiens, et cela avait payé. Il était promis à une belle carrière. Mais selon la conception du père…

Car Zachary espérait toujours pouvoir venir en aide à l’humanité en sauvant des vies. Il avait toujours cette once d’espoir et de croyance qui allait à l’encontre des projets de Delilah. Mais tout était prévu depuis trop longtemps pour que ce plan échoue. Nathanaël confia un premier patient à son fils : un pauvre inconnu au préalable soigneusement molesté par ses hommes de main. Bien sûr, le jeune médecin ne savait rien des véritables causes de l’hémorragie dont souffrait la victime innocente. Et, par un malheureux hasard, l’intervention eut lieu un peu trop tard pour que l’homme s’en sorte. Sa vie s’échappa entre les doigts impuissants de Zachary. Il fut dévasté par cette perte.

Le jeune homme se mit à haïr la vie. Comme prévu. A maudire la faiblesse et la fragilité des humains. Comme prévu. A en vouloir à la terre entière. Tout se déroulait absolument comme prévu. Mais Nathanaël n’avait jamais douté de son fils. Il savait qu’il réussirait, et il avait en effet réussi. Il avait transmis ses convictions à Zachary. Il était à la tête d’une organisation très puissante et œuvrant dans l’ombre, à l’abri des regards indiscrets des Dieux et des Déesses. Il avait évincé Sariel. D’ailleurs, en parlant de Sariel, l’heure de sa vengeance allait bientôt sonner… Et il comptait bien la savourer. Ce traître allait bientôt payer, maintenant que le maître de Delilah possédait enfin son arme ultime. Mais pas de précipitation encore une fois. Il avait le temps. La vengeance est un plat qui se mange froid.

************


Deux années supplémentaires passèrent. Zachary se spécialisa dans la chirurgie de pointe au cours d’études de plus en plus poussées. On le comptait désormais parmi les meilleurs médecins de sa génération. Son seul défaut était sans doute qu’il utilisait ses talents plus souvent pour tuer que pour soigner. Sa parfaite connaissance du corps humain lui permettait les meurtres les plus discrets comme les longues agonies. Il commença à être utilisé pour les missions de Delilah : introduit comme médecin traitant dans une famille, il éliminait facilement la cible, et ce sans la moindre vague. Mais cette méthode restait trop peu discrète encore pour Nathanaël.

Il avait du lutter pour que jamais les dieux ne se doutent des véritables activités de Delilah. Et cette tâche était particulièrement ardue au vu des capacités de ces êtres. Mais il y était parvenu à force de manœuvres plus ou moins avouables… Son organisation passait pour une société des plus banales, vaguement réputée pour quelques actions d’éclats lui faisant gagner un peu de crédit. Ni trop, ni trop peu. Son dirigeant avait réussi à maintenir cet équilibre précaire, mais indispensable. Il n’était pas un génie pour rien après tout…

C’est là que Zachary posait un certain problème. Un jour où l’autre, quelqu’un allait forcement deviner la supercherie. Or, Nathanaël avait particulièrement abaissé les barrières mentales de son fils pour pouvoir maintenir son contrôle sur lui. Il avait certes un peu bricolé pour dissimuler son esprit et que le commun des mortels ne puisse y avoir accès, mais cela restait une bien faible garantie. Son pouvoir n’était pas fait pour ce genre de chose, alors si quelqu’un d’un peu trop puissant s’intéressait de près à cette histoire…

Il fallait donc se prémunir contre ce genre de situation en éloignant un peu Zachary de Delilah. La Guilde du Faucon Noir tombait à pic. Nathanaël était loin de croire à la cause défendue par les anarchistes : les humains étaient trop stupides pour pouvoir s’autogérer selon lui. Mais cela… Ce n’était pas très important. Non, ce qui l’intéressait, c’était leur volonté de détruire Dieux et Déesses. Sans autorité en place, il serait beaucoup plus simple d’accéder au pouvoir et de mettre en place son plan de destruction de l’humanité. Sans ces icônes, les peuples deviendraient aussi faibles que des fourmis. Il n’aurait plus qu’à lever le pied pour les écraser. Et cette guilde se proposait de détruire ce dernier rempart. Autant faire d’une pierre deux coups.

Zachary intégra donc la Guilde du Faucon noir, en qualité de médecin. Même si son examen psychologique par Irisae n’avait pas été totalement concluant, ils avaient trop besoin d’une personne capable de soigner leurs blessés. Et sa discrétion était aussi intéressante pour un certain nombre d’opérations.

************


Bien vite, Nathanaël ne pu que se féliciter de ce choix. En effet, peu de temps après, une Confrérie se créa pour s’opposer à la Guilde. Une certaine personne l’intégra, et ce pour le plus grand plaisir du dirigeant de Delilah. Une certaine personne nommée Cyrielle, jeune femme qui avait été cuisinière pour l’organisation. Et surtout, particulièrement proche de ce cher Sariel Haruno… Sans compter qu’elle détenait des informations pouvant potentiellement mettre Delilah dans une position délicate. Une vengeance parfaite en somme.

La personne chargée de cette mission était toute indiquée. Zachary allait se charger lui-même d’assassiner l’amante de son ancien grand frère de cœur. Celui-ci serait sans aucun doute ravi de cette charmante attention. Car Nathanaël s’arrangerait pour que le meurtrier soit parfaitement identifiable. Quel intérêt autrement ? Il se mit donc d’accord avec Irisae, qui de toute façon était au courant des agissements pas vraiment nets de Delilah depuis l’intégration de leur médecin, sur le plan d’action. Cela arrangeait bien la Guilde aussi après tout, et elle se fichait pas mal des véritables intentions de l’organisation. Pour le moment, ils avaient le même but, l’élimination des Dieux, c’était la seule chose à prendre en compte.

Le meurtre eut donc lieu. La pauvre fille se fit égorger chez elle. Un accident est si vite arrivé… Surtout quand on est une personne importante de la Confrérie de la Rose blanche. Et surtout quand une visite de la part de son amant est prévue dans l’heure qui suit le meurtre. Nathanaël eut tout le loisir d’admirer la douleur de Sariel quand il serrait contre lui le corps déjà froid. Il avait en effet fait le déplacement tout spécialement pour son ancien employé. Celui-ci pouvait se sentir flatté de cet honneur. Toujours est-il que son bourreau ne voulait pas l’achever. Il était beaucoup plus drôle de le laisser vivre alors que tout son univers venait de s’effondrer. Il le méritait. C’était au moins le prix à payer pour avoir tenté de lui enlever Zachary. Son Zachary.

************

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MessageSujet: Re: Nathanaël Kigai   Nathanaël Kigai EmptyLun 12 Mar 2007 - 16:32

^.^
eh ben! je vais lire ça... sur mon word, ça donne 21 pages...
tu dois être drôlement contente d'avoir fini!
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Anna
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MessageSujet: Re: Nathanaël Kigai   Nathanaël Kigai EmptyVen 16 Mar 2007 - 12:01

Rooooooh !! encore une longue histoire !! Je sais pas combien de temps sa ma pris pour toute la lire T.T

tk, bienvenu!! amuses-toi bien et noubli pas les r'egles !
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