Maya était venu dans cette forêt au murmure sans but précis. Simplement, les évènements de la veille au soir se pressait encore dans sa tête pêle-mêle. Sa rencontre avec Irisae et Maeve, le récit, l’attaque de la jeune fille de l’eau, tout cela sans ordre ni lien qui se bousculait sous son crâne. Comment espérer y voir clair?
Elle était arriver dans son village de la terre à l’aube et s’était effondrée sur son lit, épuisée et meurtrie. Elle s’était réveillée vers dix heures. Comme toujours, il régnait une joyeuse animation dans son hameau : les enfants jouaient et se bagarraient dans les rues en terre battue, les femmes bavardaient en lavant le linge dans la rivière ou partant vendre diverses produits au marché, les hommes étaient déjà partis depuis l’aurore travailler aux champs. Maya était une figure populaire dans son village. Elle était généreuse de son temps et de son argent, aidant tous et chacun. En échange, les villageois lui vouaient une affection indéfectible, la saluait dans les rues, s’enquéraient de son état, lui faisaient la conversation. Habituellement, elle appréciait cette chaleureuse compagnie, mais à ce moment, elle s’était tout simplement senti écraser par le poids de cette amour, incapable de sortir dehors et affronter tous ces regards, ces paroles, ces gens…
Comme une voleuse, elle s’était enfuit en catimini par la porte arrière de sa petite maison, direction la paix et la solitude. Elle avait pensé allez voir Kanaël, mais avait renoncé. Elle voulait être complètement seule. Elle avait marché deux heures sans savoir où elle allait, jusqu’à arriver dans cette forêt. Les arbres étaient élancés et suffisamment espacé pour que la marche y soit facile. Leurs feuilles entremêlées créaient une ombre marbrée sur le sol et une quiétude reposante. Mais le plus particulier était le chuchotement du vent dans les branches des arbres. Maya pouvait presque y distinguer des mots, la voix de vent…
Un autre son attira son attention. Le glougloutement d’un ruisseau. Elle se dirigea vers la source du bruit cristallin, sa robe mauve effleurant les branches. Elle aperçut alors le cours d’eau clair, qui serpentait entre les arbres sur un lit de mousse.
Mais elle n’était plus seule.
( À celui qui voudra bien répondre^^)