Trahison! (privé)

( Bon, c'est un peu bizarre, mais dans ce topic, Irisae a maintenant 13 ans. Je dois le faire avant de commencer officiellement la guilde du faucon noir. Dès que ce topic avec Nicko sera fini, je ferai une nouvelle fiche et changerai à nouveau mon avatar^^)

Je marchais aux côtés de Nicko. Nous nous promenions dans les terres neutres. Au loin se dressait la montagne solitaire, autour de nous, un paysage plat et verdoyant de plaines. Des fleurs sauvages parsemaient l’herbe, les seuls reliefs à l’horizon était cette montagne sombre, nous étions complètement seuls. Une hirondelle effectua un piqué devant nous, redressant au dernier moment pour gober un insecte. Le ciel était d’un bleu pur, les oiseaux chantaient, tout semblait au mieux, comme toujours depuis que j’avais rencontré Nicko.

En fait, tout avait plutôt commencé à s’améliorer à la mort de ma mère. J’avais alors rencontré successivement ma demi-sœur, Lizabelle, la fille de la déesse du feu, Danaïde, puis Maeve, avec laquelle j’avais passé un pacte d’amitié après avoir découvert que nous partagions le même père. À
l’époque, j’avais neuf ans. Aujourd’hui, j’en avais treize.
En gros, je m’entendais assez bien avec Lizabelle, bien que nous nous chicanions souvent. Je voyais souvent Maeve, et nous étions très amies. Et, surtout, j’avais Nicko.

La seule réelle ombre au tableau était en fait Dana. Autrefois si proches, j’avais l’impression que nous nous séparions peu à peu l’une de l’autre. Depuis que ses parents l’avait cruellement abandonné, je la voyais chaque jour plus sombre et maléfique. J’avais même eut vent qu’elle aurait déjà essayée de se suicider. La pensée que ma meilleure amie put être assez malheureuse pour essayer de s’enlever la vie, mais je restais impuissante devant sa tristesse. À présent, elle s’entraînait comme une forcenée, développant ses pouvoirs et ses habiletés physiques à une vitesse hallucinante. Tandis qu’elle sombrait dans le mal pur, je la regardais faire, impuissante à l’aider, et de moins en moins sûre de la route que je choisirais moi-même.

Ces pensées avaient réussies à me rendre triste. Les chassant de ma tête, je glissai ma main dans celle de Nicko et lui sourit. Je l’aimais, il m’aimait, c’était tout ce qui comptait. Tout ce dont je me souciais.

Je sentis la fine main d’Irisae se glisser dans la mienne. Je tournai la tête vers elle. Elle me souriait et ses yeux bleus étincelaient dans le soleil. Je lui rendis son sourire. Je me souvenais, quand je l’avais rencontré… ces yeux lumineux m’avaient tout de suite accroché.

Cela faisait quelques mois, déjà, que nous nous étions rencontré au royaume de l’eau. je travaillais au port, dans ma ville natale, où elle s’était perdu. Je ne sais pas pourquoi elle m’avait choisi, moi, peut-être en lisant dans mon esprit que je ne lui ferais aucun mal : en tout les cas, elle avait patiemment attendu que j’aie fini mon travail, puis elle était venu me demander si je connaissais le chemin pour rentrer au royaume de glace.

Je le connaissais, bien sûr, bien que je ne sortis que rarement du port. Je le lui indiquai, mais comme les terres glacés étaient à deux bonnes heures à pied et que le soir tombait déjà, j’avais proposé de l’accompagner.
Nous avions passé les deux heures suivantes à marcher en silence et discuter tour à tour. Nous avions beaucoup de points en commun : nous étions tous les deux mi-démon, nous avions tous les deux un père incapable, nos mères étaient mortes et nous avions tous les deux autant de relations dans le bien que dans le mal.
Sauf qu’Iri avait choisit le mal et moi le bien.

Mais ce soir-là, nous étions tous les deux trop heureux pour nous préoccuper de ces choses futiles. Nous nous sommes souvent revus par la suite. C’est ainsi que nous sommes tombé amoureux malgré tous ce qui nous séparait. Je m’étais convaincut que je pourrais tirer Irisae hors du mal, en la rendant heureuse, que je pourrais la convaincre de rejoindre le bien en lui faisant aimé la vie. Et parfois, j’avais l’impression que je n’étais pas loin du but…

Je serrai la main d’Iri dans la mienne. Aujourd’hui n’était pas un jour comme tous les autres que nous avions passé ensemble.

- Regarde, il y a un arbre au bord de la rivière… Allons-y, ça nous fera un peu d’ombre.

Je l’entraînai vers l’ombre d’un grand saule pleureur, seul arbre à l’horizon, qui trempait doucement ses rameaux verts dans une petite rivière claire.

Je m’assis à côté de Nicko, à l’ombre du saule, dans l’herbe tendre. Je trempai mes pieds nus dans l’eau claire du ruisseau. J’étais toujours pieds nus. L’eau était glaciale et je frissonnai avec délice. Il faisait chaud.

Je tenais toujours la main de Nicko. Je me tournai vers lui et déposai un léger baiser sur ses lèvres. Il était beau avec ses cheveux sombres en bataille et son regard brûlant. Il avait seize ans et moi treize. Ça pouvait paraître beaucoup, mais ce n’était que trois ans : rien de dramatique, quand on y pensait bien. Et puis je savais qu’il m’aimait sincèrement, peu lui importait l’opinion des autres. Cette seule pensée me procurait une bouffée de bonheur et de fierté.

J’étais au début de mon adolescence. Dans le mal, cela signifiait que j’allais bientôt connaître ma première « fureur ». Cette fureur puissante était le baptême des jeunes suppôts maléfique, leur entrée officielle dans le monde des adultes et du mal. Elle pouvait se déclarer à tout moment, pour une raison aussi bien futile qu’importante. Lors de la fureur d’un jeune homme ou d’une jeune fille, ses pouvoirs se déchaînaient et il saisissait la première arme à sa portée pour tuer le plus de monde possible. Il (ou elle) perdait alors tout contrôle, sa raison était voilée par la haine et lui revenait seulement lorsqu’il avait déchargé toute sa rage. Avant cette fureur, les enfants sataniques faisaient le mal uniquement par malice ou pour suivre l’exemple de leurs parents et pouvaient à tous moments être influencé à rejoindre le bien. Mais après, tout cela changeait et la soif du sang restait à jamais incrusté dans le cœur des disciples machiavéliques.

En fait, que je n’avait pas encore connu cette fureur était étonnant. À treize ans, la plupart des filles du mal l’avait déjà eut, mais je n’en avais toujours pas le moindre signe. Au contraire, plus le temps passait, plus j’étais heureuse. Et être heureuse me donnait envie de rendre tous les gens du monde heureux. Au début, j’avais été inquiétée de ce retard anormal. Mais à bien y réfléchir, peut-être n’étais-je pas, après tout, destiné à aller dans le mal? Mon père était de l’eau, je pouvais être autant du bien que du mal. Et si le bien signifiait être heureuse comme en ce moment, vivre en paix avec Nicko pour le restant de mes jours, je le préférais largement au mal…

Je répondis au tendre baiser d’Irisae. L’ombre était agréable, tout comme la fraîcheur du ruisseau, car le soleil tapait fort. Sur cette plaine verdoyante, il n’y avait pas le moindre souffle de vent.

J’observai ma compagne. Les pieds toujours dans le courant du ruisseau, elle semblait songeuse, perdue dans ses pensées. Pourtant, son visage avait un air détendu, heureux qui me réchauffa le cœur. À quoi pensait-elle? Parfois, j’aurais aimé avoir le pouvoir de lire les pensées comme elle.

Je la serrai contre moi et l’embrassai doucement. Je voulais profiter de notre dernière journée ensemble. Je ne voulais pas penser maintenant à ce qui arriverait ensuite. Seulement profiter de l’instant présent, et graver dans ma mémoire le souvenir d’Iri, heureuse, par un bel après-midi ensoleillé.

Je me levai, l’entraînant avec moi en la tenant par la taille. La montagne solitaire nous observait au loin. Avions-nous le temps de se rendre à ses pieds? Je devais être de retour dans mon village pour 10 :00 h…
Mais ça valait la peine d’essayer.

- Ça te dit d’aller jusqu’à la montagne?

La montagne solitaire me semblait loin. L’après-midi était bien entamé, je doutais que nous ayons le temps de nous y rendre. Mais je faisais confiance à Nicko. Avec lui, je serais allé jusqu’au bout du monde…

- Ça me dit ! N’importe où, tant qu’on est ensemble! Répondis-je avec ferveur.

Je lui volai un autre baiser et nous nous mîmes en marche. La montagne se rapprocha plus vite que je ne l’espérais. Tout semblait aller mieux qu’on ne pouvait l’espérer auprès de l’élu de mon cœur. Au bout d’à peine une heure, nous n’étions plus qu’à quelques centaines de mètres du massif rocheux.

L’air semblait avoir fraichi, bien que nous soyons vers trois heures et demi, les heures chaudes. Une tension chargeait l’atmosphère. Pour la première fois, je remarquai que le ciel n’était plus aussi clair que quand nous avions quitté la rivière. Au contraire, des nuages gris le couvrait maintenant. Je me rendis que j’avais de la difficulté à respirer tant l’air semblait humide. S’il n’y avait jamais eut le moindre vent, il était définitivement tombé.

- On va avoir un orage, on dirait, Fis-je remarquer. Ce n’est pas étonnant avec l’après-midi qu’on a eut…

Cela ne m’inquiétait pas outre mesure. Je n’avais pas peur des orages. Le ciel avait ses colères comme tout le monde, et étant du mal, je pouvais comprendre cela.

* Mais suis-je vraiment toujours du mal ?*

De toute façon, je n’avais peur de rien avec Nicko. Mais je n’avais quand même pas envie de finir électrocuter, ce qui n’aurait pas été étonnant dans cette plaine. Heureusement, nous étions près de la montagne…

- Viens, on ferait mieux de se trouver un abri et attendre que la tempête passe…

Prenant la main de mon amant, je l’entraîner vers le flanc rocheux. Je pourrais bien dénicher une grotte à quelque part, non ?

Je courus à la suite d’Irisae vers la montagne solitaire. Le ciel prenait une teinte plus sombre. Ma compagne m’entraîna dans une petite grotte à flanc de montagne où nous nous blottirent tous les deux. L’anfractuosité de la roche semblait s’enfoncer loin dans les entrailles de la terre, derrière nous. Mais, par mesure de sécurité, nous restâmes près de l’entrée.

Irisae observait le ciel orageux. Celui-ci prenait maintenant des teintes violacées effrayantes. Moi aussi, j’avais les yeux fixés sur le dehors, mais c’était dans ma tête que tout se passait. Mes pensés s’entremêlait et formaient un nœud épouvantable. Je savais que c’était le moment de me lancer mais je n’osais pas.

Je regardai Iri. Elle se tenait la tête droite, sa silhouette fine épousée par sa robe bleue, ses cheveux argentés doucement repoussés en arrière par le vent qui venait de se lever. À la voir, ainsi, fragile et fervente, la pensée de lui briser le cœur était insupportable.

Mais le souvenir de Rosa suffisait à tous changer. C’était une femme du bien, de l’eau, de mon âge. Je l’aimais. Notre rencontre avait suffit à tout changer. Elle m’attendait, ce soir même. Il était temps de partir.
Mais avais-je cessé d’aimer Iri…?

Non! Il ne fallait pas me remettre en question, pas hésiter. Je l’avais décidé depuis le début, cet après-midi serait le dernier que nous passerions ensemble. Je devais lui dire. Maintenant. Ne pas songer à ce qui se passerait ensuite. Ne pas penser du tout.

-Iri ? Appelais-je d’une voix rauque.

Elle se tourna vers moi, souriante. Elle avait un air radieux, heureux. Je lui pris les mains. Les mots se bloquèrent dans ma gorge.

- Iri… je .. je ne sais pas comment te dire ça…

L’atmosphère était électrique. L’orage allait éclater d’une seconde à l’autre.
Nicko me regardait avec un air si grave… Il n’arrivait pas à me dire quelque chose. J’eu froid, tout à coup. Qu’avait-il? Une maladie mortelle? Il était condamné à mort? Il devait déménager à l’autre bout du monde?

QUI AVAIT-IL????

C’était plus fort que moi. Ses pensées étaient si intenses que je les entendait presque voleter dans la grotte. Je plongeai dans son esprit.

Une image m’assaillit. Une seule. Un souvenir. Nicko, et une fille – non, une femme- brune, qui s’embrassaient, couchés dans l'herbe.
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Mon sang se glaça dans mes veines.

Puis, des milliers d’émotions, de pensées entremêlés. Mais pas incompréhensible. Une pensée ressortit entre toute :

« J’aime Rosa. Plus Iri. Je dois aller voir Rosa, vite, je vais être en retard! »

Un couteau se planta dans mon cœur. Non! Impossible! Pas Nicko!
Je levai les yeux vers lui. Qui avait-il dans mes yeux, à ce moment? Peu importait, il savait que je savais. Et dans ses yeux à lui, je vis que tout était vrai.

Quelque chose se brisa en moi avec un craquement définitif. Je hurlai.

- NOOOONNNN!!!!!

Dehors, la pluie se déchaîna d’un coup. Elle inonda le monde, martela la terre, couvrit l’entrée de notre grotte d’un rideau bruissant, étouffa les sons. Je voulais mourir. Là, maintenant.

J’arrachai mes mains de celle de Nicko et partit tête la première, sous la pluie. Je courais de toute mes forces, les larmes inondant mes joues et se mêlant à la fureur de la pluie. Dans ma tête, l’image de Nicko et cette femme – cette Rosa- qui s’embrassait me brûlait comme un fer rouge, comme de l’acide. Mon cœur saignait en entendant et réentendant les pensées Nicko. Il ne m’aimait plus. Jamais.

Derrière moi, je l’entendis qui m’appelait, mais faiblement. Ses paroles furent noyés par le premier coup de tonnerre, tandis qu’un éclair déchirait le monde.

J’aurais voulu être morte.

Je sentis la présence d’Irisae dans mes pensées trop tard. Mes émotions avaient mises mon âme à nue, vulnérable. Je me maudis intérieurement. J’oubliais toujours qu’Iri pouvait lire dans mes pensées, et, comme de raison, cela avait fini par m’apporter des ennuis.

Je vis les yeux de mon amante s’agrandir sous l’effet de la stupeur. J’eus honte d’éprouver une sorte de soulagement :je n’aurais pas à lui annoncer, elle savait... Puis, les sentiments qui défilèrent sur ses traits me firent mal au cœur.

Finalement, se furent la détresse et l’incrédulité qui envahirent son visage. Je ne savais plus quoi penser. Je restai figé, ne sachant que faire. Que dit-on lorsqu’on a cessé d’aimer quelqu’un? Il y avait quelques secondes encore, Irisae irradiait le bonheur. Elle souriait, riait, parlait, m’embrassait et envisageait l’avenir avec enthousiasme. Elle était heureuse, libre et même joyeuse. À la voir qui aurait pu dire qu’elle était du mal? Une seconde, aucune paroles échangées, quelques pensés à peine avaient suffis à tout changer…Tout détruire.. Je ne reconnaissais plus la jeune fille devant moi. Il n’y avait plus la moindre trace de joie sur ce visage, seulement une immense, une intense impression de trahison…

Iri hurla. Au même moment, les nuages se crevèrent et répandirent leur rage sur le monde. Avant que je n’ai pu esquisser le moindre mouvement, elle sortit en courant de la grotte et s’enfonça sous le rideau de gouttes d’eau.

Non... Ça ne pouvait pas se finir, ainsi, aussi stupidement. Le visage d’Irisae restait imprimé dans ma mémoire. Cette détresse! Je ne pouvais la supporter. Je ne devais pas la laisser s’enfuir ainsi, sans que j’ai pu avoir la chance de m’expliquer, ou seulement de m’excuser…

-Iri! Iri, attends, reviens! Non, attends moi!

Mon cri fut noyé dans le grondement assourdissant du premier coup de tonnerre. Dehors, il faisait sombre. Je ne voyais déjà plus que la silhouette diaphane d’Irisae. Le temps que je me lance à sa poursuite, elle avait disparut, aspirée par l’orage.

J’avais peine à voir le sol devant moi. La pluie me martelait, en une minute j’étais plus trempé qu’une soupe. La silhouette sombre de la montagne solitaire était mon seul point de retard. Je n’avais pas besoin du soleil pour savoir qu’il devait être tard.

Je n’avais pas le temps de me lancer à la poursuite d’Iri. De toute façon, j’avais déjà perdu sa trace, et avec cette tempête, je me serais aussitôt égaré. Rosa m’attendait aux terres de l’eau. Je ne pouvais pas lui faire faux bond, je devais y aller.

La pluie s’écrasait à grosse goutte sur mon corps et dégoulinait sur mon visage et dans mon dos. Le vent s’était mis de la partie et soufflait comme un déchaîné, me ralentissant considérablement. De temps en temps, un éclair m’aveuglait et le tonnerre roulait dans la plaine. Avec un dernier regard en arrière, je partis à regret, courbé en deux contre les éléments enragés.

Je courais sans me retourner, à l’aveuglette, mes pieds martelant le sol boueux. La pluie plaquait ma robe sur mon corps, me collait des mèches de cheveux sur le visage et glissait en grosses perles sur mes joues raviné par les larmes.
Un autre éclair illumina le ciel. Je ne le vis même pas. Ma souffrance était atroce, insupportable. Mon esprit était plongé dans le chaos le plus complet, sans rien de clair à quoi s’accrocher sinon cette affreuse pensée : « Nicko ne m’aime plus… Il ne m’aime plus… Plus! Plus! Jamaaaaaais! »

Je glissai, me tournai une cheville. La douleur ne m’atteignit même pas, je continuai ma course. Que me restait-il? Nicko était tout pour moi, maintenant, que me restait-il sinon une vie qui n’avait plus de sens, dont je ne voulais pas? Rien… J’étais seule, complètement seule…
Je continuai à courir. J’étais aveugle, sourde, seules mes pensées qui me tourmentaient et tempêtaient sous mon crâne existaient encore. Je ne voulais plus vivre. Juste tout oublier. À tâtons, je cherchai ma dague et la tirai hors de son fourreau. Mes mains tremblaient violemment. Je pris mon arme par la lame et la serrai dans ma main, jusqu’à ce que mon sang coule. La douleur n’était rien comparée à celle que je ressentais dans mon cœur et dans ma tête. Je courrais toujours. Je l’avais décidé, je ne voulais plus vivre, pas sans Nicko.

Soudain, je glissai sur une plaque de boue, trébuchai et tombai de tout mon long. Ma dague me glissa des mains. À genoux dans la flaque, les deux mains plongées dans la boue, je tâtonnai sans la trouver.

Je m’effondrai en sanglot dans la gadoue. Je n’étais pas même capable de m’ôter la vie! J’étais une bonne à rien, une incapable sans but! Je m’haïssais, j’haïssais, le monde, la vie, Nicko, le bien!!!
Je crachai par terre, à cette seule mention. Le bien! La belle affaire! On voyait ce que ça donnait! Dire que j’y avais vraiment cru! Comme j’avais été naïve!
L’amour n’existait pas! Personne ne m’aimait, et je n’aimerais personne!

Sauf Danaïde.

Dana! Pourquoi n’avais-je pas pensé à elle avant? Je la comprenais, maintenant, depuis le début, elle avait raison. Dana! Où était-elle? J’avais besoin d’elle, à présent. Le mal était le seule chose vrai, la seule qui me donnerait l’oubli que je cherchais.

** Dana! Dana, où es-tu? Viens à moi, j’ai besoin de toi! Dannnnaaaa! Ne m’oublie pas… Pas maintenant que j’ai besoin de toi… Dannnnaaaa!!!**

( à toi, Dana!^.^)