Méditation [Privé avec Elfie]

Alias, seul dans une grande pièce, méditais.

La pièce dans lequel il se trouvait était simplement meublée: une commode en bois de saule au fond, une table basse dans le centre et un hamac, suspendu sur les poutres du plafond. Une immense baie vitrée occupait presque tout l'espace du mur de droite, qui donnait vers l'est. C'était le matin: Les rayons du soleil pénétraient dans la salle, l'emplissant d'une lumière vive et flamboyante. Sur la table basse, un bâton d'encen brûlait doucement, d'où émanait une odeur revigorante. Dehors, les oiseaux chantaient leur mélodie matinale. Une brise légère prénétrait dans la salle, par la lucarne ouverte, juste au dessus d'Alias.

Le jeune homme était en pleine méditation. Il canalisait les ondes négatives de son corps, il chassait les mauvaises pensées de son esprit, il contrôlait les insctincts maléfiques de son âme. Assis par terre, les jambes croisées, le défenseur du bien était extrêmement concentré. Une bulle invisible l'entourait, le bloquant du monde matériel, du monde extérieur. Même un tremblement de terre n'aurait pu le sortir de sa concentration.

Toutes ces années de pratique avaient porté fruit, car aujourd'hui Alias n'avait pas la moindre difficulté à méditer, et rester concentré, même durant des heures. Il avait attient un tel niveau de concentration qu'il était même capable de léviter durant quelques minutes. C'est grâce à sa paix intérieure, sa tranquilité d'esprit, sa volonté et sa confiance de soi qu'il pouvait exécuter de tels exploits. Cet échelon n'avait pas été facile à atteinte, surtout pour Alias, qui était sans cesse déchiré entre le bien et le mal.

*Dans l'arêne qu'était l'esprit d'Alias se déroulait le duel intérieur et éternel du bien et du mal. Le bien baissa sa garde, ne serais-ce qu'une fraction se seconde, et le mal prit le contrôle de la bataille. En effet, Alias s'était imaginé deux personnages dans son esprit, l'un représentant le bien, et l'autre le mal. Le bien avait son apparence, et le mal, celle de Maro. Ainsi c'était plus facile de mener le combat. Esquivant un coup, le bien se redressa et asséna un coup de pied au mal. Celui-ci rétorqua avec une jambette, puis un crochet au visage. Le bien perdait littéralement le contrôle du combat.*

Alias perdait en même temps sa concentration. Comme pour empirer les choses, quelqu'un cogna, et entra dans la salle. Cela suffit à Alias pour sortir de sa méditation. Il se retourna péniblement vers l'inconnue qui venait d'entrer. Étant donné qu'Alias vivait en solitaire plus souvent d'autrement, il ne connaisait absolument pas cette jeune femme.

Elfie poussa la porte de la petite maison et entra. L'intérieur était éclairé par les rayons du soleil levant. Son moment de la journée préféré... Elle tourna la tête vers le jeune homme qu'elle était venu rencontrer. Son cousin.

Au premier coup d'oeuil elle le détesta. les cheveux chatains clairs, les yeux marons. Une attitude incertaine, mal défini en perpétuel combat. Rien sur quoi s'appuyer, pas de certitude. Elfie avait entendu parler de cet Alias. Sa mère était la soeur de sa propre mère. La honte de la famille, elle s'était mariée avec un démon. Et ce Alias était son fils, un bon à rien qui avait commis des atrocités et était tombé dans le mal, comme on devait s'y attendre. Et voilà qu'il trahissait son propre clan, pour se joindre à la lumière. Elfie avait bien conseillé à Luce de refuser, mais la déesse n'en avait fait qu'à sa tête.

Elle s'apocha du jeune homme qui s'était levé. Il devait ignorer qui elle était, ils ne s'étaient pas revus depuis leurs tendre enfances. La jeune femme se présenta, d'un ton plein d'hostilité.

" Je suis Elfyora de Helios. Je suis ici pour te souhaiter la bienvenue dans le clan de la lumière de la part de Luce Apolline. Elle était trop occupée pour venir elle-même."

Elfie dut faire un effort de volonté pour taire d'autres mots, plus acides, qui lui brulaient les lèvres.

" D'ailleurs, lâcha-t-elle, tu n'en valais pas la peine."
Elle sentit qu'elle avait touché juste.

Alias, qui s'était levé à l'arrivée de la jeune femme, la comtempla quelques secondes, avant qu'elle ne lui réponde. Des paroles acides, emplies de mépris.

Alias était si fier d'avoir rejoint le clan du bien, puis celui de la lumière, mais l'inconnue qui était entrée dans sa maison sans invitation, avait effacé d'un seul coupla fierté d'Alias. En plus de l'avoir dérangé durant son activité matinale, elle l'avait carrément insulté.

En un instant, un flot de haine monta dans le coeur du jeune homme. Il devait se contrôler, il devait se ressaisir, sinon le mal allait empiéter sur le bien, et il n'osait mêm pas penser à ce qui pourrait arriver. En se parlant mentalement, Alias réussit à se calmer, et plongeant son regard dans celui d'Elfyora de Helios, il répondit, d'une voix sûre:

''Pourrais-je savoir, chère demoiselle, pourquoi je ne vaudrais pas la peine d'être dans le clan du bien? C'est quand même un plus pour ce groupe, qui ne comptait que deux membres avant mon arrivée. Je ne veux pas vous offenser, mais vous m'avez sérieusement dérangé."

Alors qu'il parlait, il observa les traits d'Elfyora et il crut revenir en arrière, alors qu'il avait peut être 7 ou 8 ans, et qu'il jouait avec une enfant au même visage. Ce devait être une ancienne amie, ou une simple connaissance de l'époque ou un membre de la famille. Tout à coup, la scène lui revint en tête: Il voyait ses parents et les parents d'Elfyora parlementer, et même se chicaner. Alias tentait de convaincre Elfyora de jouer à cachette avec lui, mais la fillette l'ignorait totalement. C'était à son ancienne maison, dans le village neutre, qui devait être brulée aujourd'hui.

( dis donc, tu me fais sentir cruelle là! ^^)

Les paroles d'Alias frappèrent Elfie de plein fouet. Il croyait donc que n'importe qui n'avait qu'à arriver et demander pour être accueilli à bras ouverts dans la lumière? Leur clan avait beau être restreint, il en gardait sa fierté et sa dignité. Son cousin ne pouvait dire la même chose.

" Merci, mais nous nous débrouillons très bien sans traîtres et meurtriers. Mieux vaut un fidèle dans le mal qu'un traître dans le bien. Luce a eut tort de vous accepter, j'en suis, et en resterai toujours, convaincut. Elle l'a fait par pur bonté, et nous le paierons certainement tous un jour. Vous êtes un lâche, Alias, un lâche incapable d'assumer ses choix. Je connais votre histoire, vous êtes mon cousin. Vos parents, sont morts par votre faute, comme des dizaines d'autres personnes. Des hommes, des femmes, des enfants. Ce genre d'acte ne s'efface pas plus qu'ils ne se pardonnent. Vous aviez choisi le mal? Eh bien, vous auriez mieux fait d'y rester! "

Elle finit sa tirade, pleine de haine. Cet homme la répugnait. Elle ne croyait pas, et ne croirais jamais au pardon. Elle le haissait et elle voulait qu'il le sache.

La volonté du jeune homme ne parut pas vaciller. Même sous une pluie d'injures, Alias savait résister: il avait su résister bien assez de fois. Il ne broncha pas, mais dans sa tête, la bataille éternelle reprenait de plus belle. Les propos d'Elfyora étaient bien plus que blessants, ils torturait l'esprit d'Alias, qui se retrouvait devant un dillemme. Alias était en quelque sorte un traître, un tueur, un meurtrier, mais aujourd'hui, c'était cette partie de lui qu'il tentait chaque jour d'effacer. Cette partie de lui, c'était l'ancien Alias, le mauvais Alias.

Les paroles trottaient dans sa tête, lui torturant l'esprit. Que faire, que penser... Alias commença à suer, de grosses goutes perlaient sur son front. Ses veines étaient prêtes à exploser, comme sa tête d'ailleurs. Il fallait à tout prix résister, lutter, encore et encore, jusqu'à l'anéantissment du mal.

* Un oppercut au visage, un coup de genou au ventre, c'est ce que reçu le bien dans l'arêne mentale d'Alias. Le bien perdait du terrain, il reculait, parant avec difficulté les attaques du mal. Le bien faiblissait à vue d'oeil, perdant haleine à chaque attaque du mal. L'envelloppe du mal, Maro, triomphait, il était plus actif au combat que jamais. Le bien était sur le bord du précipice, il allait tomber...*

Soudain, Alias explosa, crachant ses paroles à Elfyora:
''Je ne suis pas un traître, je ne suis pas un meutrier! Ça c'est l'autre Alias, celui que je chasse depuis des années! J'ai conscience de mes actes, mais le pardon existe, le changement aussi. Il n'y a que les idiots qui ne changent pas d'avis! Aujourd'hui, je suis Alias Orika, un défenseur du bien, un membre de la lumière! Et puis, je ne suis pas un lâche, au contraire, je lutte, je résiste, je donne tout ce que j'ai pour rester dans le bien! Je n'ai jamais tué mes parents, c'est eux qui se sont éteints pour me sauver, pour m'arracher à l'emprise du mal. Et sachez que j'ai chosi le bien, car je crois en la paix intérieure, au pardon et au bonheur! Je ne suis pas qu'une sans coeur, comme vous justement. Vous n'êtes qu'une femme sans sentiments, vous n'êtes qu'un pantin de votre éducation, prisonnière de vos réglements, de votre sens de l'honneur. Si vous aviez au moins un but dans la vie!... Et sachez que si j'étais resté dans le mal, vous seriez déjà morte aujourd'hui!''

Il avait parlé sans réfléchir, guidé par sa colère. La colère, voila qui éteint la lampe de la raison...

À mesure qu'il parlait, il sentait entrer en lui la haine, la colère et la violence. Il ne manquait que quelques paroles insultantes et Alias allait encore succomber au mal, redevenir un démon, entrer dans une rage démencielle. Non, cela ne pouvait pas arriver, pas déjà...

Elfie le regardait se débattre avec lui-même. Elle savait, elle sentait ce qui se passait, elle le savait. Il luttait pour ne pas laisser le mal l'envahir. En rajouter à ce moment était la pire des imprudences, mais elle ne pouvait laisser ses paroles.

Elle fit apparaitre son sabre dans une raie de lumière orangé qui scintillait à travers une fenêtre. L'arme se matérialisa dans ses mains, légère et effillée. Elle espèrait ne pas avoir à s'en servir, mais avec ce fou furieux, il valait mieux prendre ses précautions.

" Vous êtes fou, murmura-t-elle. Vous êtes un danger pour nous tous. Luce Apolline a commis une grave erreur. Dès que je rentrerai, je lui raconterai notre entretien. Il suffit de si peu de paroles pour vous déstabilisez, mon cousin. Luce aura la sagesse de revenir sur sa décision, je l'espère. Elle saura reconnaître un fou dangereux quand elle en voit un. Comme je sais reconnaître un traître et un lâche quand j'en vois un!"

Avec des réflexes vifs, elle se mit en garde. Alias allait exploser, elle le sentait. Et elle voulait pouvoir se défendre quand cala arriverait...
Il allait voir ce qu'être un "pantin de son éducation" voulait dire.

''Vous avez le droit de penser ce que vous voulez de moi. J'ai des sentiments des émotions, et vous les avez touchés plein dans le mile, avec vos paroles amères. Si vous ressentiez quelque chose au moins, vous pourriez comprendre. Pour avoir un coeur pur, il faut en avoir un, premièrement et pour mériter de vivre dans le clan de la lumière, c'est un pré-requis. Ce que vous ne semblez pas comprendre, c'est que le coeur, c'est le cumul de nos sentiments, de nos bonheurs, de nos intentions. Le coeur c'est ce que l'on éprouve. Vous êtes une envelloppe humaine sans raison, sans volonté, sans avenir, une enveloppe vide!''

Il avait crié ses derniers mots, en se défoulant. À mesure qu'il parlait, ses ailes changèrent, passant du blanc au noir, devenant crochues et vitreuses, perdant leur aspect d'ailes d'oiseau. Des cornes en vrille émergèrent lentement de son crâne. Ses oreilles devinrent pointues, comme ses dents. Ses pupilles se rétractèrent, ses yeux devinrent d'un rouge flamboyant. Une longue queue hérissée d'une pointe, probablament remplie de poison, apparut. De solides griffes remplaçèrent ses ongles. Sa peau devint noirâtre. Son pire chauchemar était arrivé. Submergé par ses émotions, il n'avait pas pu résister. Alias poussa un cri de rage, de désespoir, de souffrance, de douleur. Il sentit son âme le quitter, sa raison s'envoler. Il n'était plus Alias Orika, mais un monstre horriblement démoniaque.

Le démon se tourna vers Elfyora, qui se tenait à quelques pas de lui. Un éclair passa dans se yeux et il s'élança, ne mesurant aucunment le danger que pouvait représenter l'arme de la jeune femme.

[Le sujet est privé donc j'interviens pas... Mais si jamais vous voulez que Luce se ramène, envoyez-moi un MP et je viendrais au galop ]

Elfie ne tressaillit pas ne voyant le démon bondir vers elle. Au dernier instant, elle esquiva, et assèna à la créature un coup de sabre qui lui lacéra le dos.

Toutefois, elle ne put éviter que sa queue lui égratigne le bras de ses piquants. Elle n'y fit pas attention, la blessure ne saignait presque pas. Concentrée sur le combat, elle n'avait pas vu le vilain venin vert que suintait des piquants de la créature.

Elle recula de quelques pas, se mit en garde et s'élança vers la droite du monste, comme pour lui ouvrir le flanc. Au dernier moment, elle feinta, sauta du côté auche de la créature et lui porta un coup à la tête...

La créature démoniaque se battait avec Elfie depuis environ 20 minutes. Pour le moment, c'était un duel sans merci, et les coups s'enchainaient les uns après les autres, sans répis, sans pause. Le monstre se battait en déchainé, mais la force du mal l'habitait ainsi que la puissance d'un démon.

Il toucha l'avant-bras d'Elfie, lui asséna un coup de poing dans le ventre, mais il reçut un coup de sabre dans le dos. Eflie lui fis une jambette et le monstre tomba lourdement au sol. Alors qu'elle allait lui planter son arme dans l'abdomen, le démon roula sur le côté et asséna une baffe sanglante sur la joue gauche de la combattante. Oeil pour oeil, dent pour dent, Elfie balança son sabre, et la créature se retrouva défigurée. Le sabre avait lacéré son visage de l'oeil gauche au coin de la bouche.

Frapper, parer, esquiver, feinter, frapper à nouveau... cela faisait un peu plus d'une demi heure que le combat sans merci durait. Elfie était en sang, meurtrie de partout, et le monstre n'était pas mieux...

Il l'attaqua sur le flanc. L'attaque n'était pas trop rapide, et en temps normal, elle n'au rait eut aucun mal à parer. Mais avec la fatigue du combat, ses réflexes ralentissaient. Il lui semblaient même que sa main droite était engourdie, elle était étourdie par moment.

Elfie avait déjà combattue sur de plus longue périodes que cela, elle commençait à s'enquiéter. Ces symptomes n'étaient pas normals. Mais elle n'avait d'autre choix que de continuer à ce battre. Elle ne pouvait fuir, avec ses ailes, le démon la rattraperait en quelques secondes.

De plus, elle s'était juré qu'elle vaincrait, et elle allait vaincre. À présent, c'était à celui qui durerait le plus longtemps. Elfie se baissa, roula au sol, et se retrouva de l'autre côté, face au démon. Elle prit son élan et frappa de toute ses forces, visant la tête.

( Euh... on les fait durer combien de temps, là? En tout cas, c'est une bonne idée de laisser l,autre jouer les deux personnages, sinon c'est pas mal compliqué de faire le combat^^)

Le démon prit alors un élan surhumain et sauta au dessus de la tête d'Elfie. Il la fouetta de sa queue et se retourna en même temps.

Ses blessures étaient béantes, le sang noir et épais coulait à plusieurs endroits sur son corps, mais malgré tout, il combattait avec archarnement. Le monstre ailé n'avait qu'une seule idée en tête: Tuer l'ennemi.

Soudian, il envoya valser son adversaire à l'autre bout de la salle, en lui donnant un coup de pied puissant. Il voyait bien que son ennemie faiblissait, mais il était trop bête pour penser que le venin commençait à faire effet.

Elfie, qui fulminait de rage, donna un autre coup de sabre qui entailla profondément de genou du démon, qui devrait maintenant continuer à combattre en boitant.

Le duel mortel ne semblait pas s'achever. Les deux combattants étaient ensanglantés, la fatigue les gagnait tous deux. Le souffle court, la monstrueuse créature tenta de griffer à nouveau Eflie. Sans succès, Eflie esquiva le coup, mais ne se redressa pas...

Elfie était à bout de forces. Elle avait des étourdissements de plus en plus fréquents, tant qu'elle pouvait à peine se tenir debout. Avait-elle perdu trop de sang?

Elle tenta une attaque désespérée, sabre en avant. D'un mouvement fluide, le monstre esquiva et lui assèna un coup de queue qui lui arracha son sabre des mains. son poignet émit un craquement sinistre tandis que l'arme volait en tournoyant à travers la pièce, puis disparut avant d'avoir toucher le sol. Autour des deux combattants, le désordre était cahotique. Du sang tachait les murs et le planchers, le mobilier était réduit en miette, et un des murs avait été fissuré par un coup de queue et semblait sur le point de s'effondrer.

Mais Elfie ne voyait plus rien de cela. Pliée en deux par la nausée et la douleur qui lui vrillait la tête de part en part. Autour d'elle la pièce tanguait comme un bateau sur une mer déchaînée. Elle était recroquevillée, le poignet que le monstre avait frappé serré contre elle formant un angle impossible ( ). Elle voulut se relever. Elle savait que si elle abandonnait, ce monstre la tuerait.

Elle s'effondra sur le sol, ses jambes ne la portait plus. Son regard se voila de noir, tout s'obscurcissait. Au-dessus d'elle, elle vit le monstre prendre son élan, et à l'aide de ses ailes, faire un bond incroyable, vers elle. Son esprit de guerrière lui hurla de rouler sur le côté, vite, elle allait se faire écrabouiller!
Le monstre étandit son ombre noir, au-dessus d'elle, puis, plus rien, elle sombra.

Le démon était en furie. Il avait donné l'assut final. qui avait heureusement pour lui porté fruit. Le duel était terminé. C'était une bonne chose pour la créature du mal, car il était à bout de force. Ses veines étaient sur le point d'exploser, son coeur battait la chamade, son corps était couverts de blessures sanglantes, son esprit encore en alerte, son visage (si on peut appeler ça un visage) maintenant déformé par la vilaine cicatrice, ruisselait de sueurs.

Un moment, le monstre comtempla la femme à ses peids. Ce simple regard refit apparaître Alias. Tout son corps se remodela. Ses dents tranchantes disparurent, sa peau redevint douce et couleur pêche, ses traits s'humanisèrent, ses griffes furent remplacées par des ongles, ses ailes et sa queue s'éclipsèrent, ses pupilles redevinrent rondes, ses pieds reprirent leur apparence habituelle, son visage retrouva sa beauté d'autrefois. Alias était de retour!

Cependant, tout son corps était meurtri par le combat. Les blessures étaient en très grand nombre. La douleur était vive, bien plus que sous la forme de démon. Sa fatigue aussi était toujours là. Ses vêtements étaient déchirés par l'affrontement et la transformation. Des loques écarlates pendaient nonchallmant sur son torse et sa taille.

D'un coup d'oeil rapide, il fit le tour de ce qui aurait du être sa demeure. Disparue, volatilisée. Les quelques meubles qu'elle contenait étaient réduis en miettes, les murs à moitié défoncés, la grande baie vitrée complètement cassé, le tout arrosé généreusement de sang. La scène était horrible à voir.

Lentement, Alias se tourna vers Elfie, qui était étendue à ses pieds. Son visage était impassible. Tout se passa très vite. Alias eut un flash-back. Ce n'était plus Elfie, âgée de 21 ans qui était par terre, mais bien la Elfie, la fillette souriante et débordante d'énergie. C'était là une sorte d'illusion, crée par l'esprit d'Alias. Dans la réalité c'était toujours Elfie, la femme, mais l'esprit du jeune homme semblait jouer avec l'optique. Blanc de terreur, Alias eut une autre vision. Celle de l'enfant qu'il avait tué, quelques années auparavant. Ce souvenir, il avait tenté de l'effacer de sa mémoire, mais il y restait gravé pour toujours. L'image, qui avait été jadis un triomphe, une gloire, évoquait aujour'hui la tristesse, la haine, le manque de conscience. Il revoyait l'enfant, s'effondrer lentement au sol, exactement comme Elfie venait de le faire. Ces trois images, celle de l'enfant tué, celle d'Elfie-la fillette, et celle d'Elfie-la jeune femme se mélangaient étrangement, elle se superposaient, s'associciaient. En une fraction de secondes, des liens inexplicables se créèrent dans la tête d'Alias. Les remords le submergèrent immédiatement. Pourquoi l'avoir tuée? Pourquoi avoir tuée cette enfant? Était-il un monstre, un véritable tueur? Au même instant, les paroles d'Elfyora apparaissèrent dans son esprit. Était-ce vrai? Mille et unes questions existencielles bombardaient Alias. Était-il un lâche?
Une migraine extrêmement douloureuse saisit alors le jeune homme, déjà assez débousollé.

Il devait se reprendre, faire sa preuve. Ne possédait-il pas le don de guérison. N'avait-il pas une bonne connaissance de la médecine, avec toutes ces années plongés dans des bouquins sur le système humain? En effet, il avait longtemps étudié des livres d'anatomie, entre les longues périodes de méditation. Il aimait bien la lecture, particulièrement la littérature scientifique et avait un faible pour la biologie humaine et la médecine. Puis, il avait mis en pratique les techniques étudiées, ce qui lui avait permis de sauver des vies. C'est ainsi qu'il essayait de se racheter des meutres commis dans son passé.

Il s'agenouilla donc près de la blessée. En la tatant ici et là, il constata que ses membres et ses côtes éaient brisés ou felés à plusieurs endroits. De larges entailles barraient ses bras, ses cuisses et son abdomen. Ses vêtements à elle aussi étaient en lambeaux, ce qui la dénudait un peu. Alias, un peu gêné, replaça les loques de l'inconsciente. Son regard fut ensuite attiré par le poignet d'Elfie. Il était étrangement tordu, l'os avait du être fracturé sérieusement. Il déposa lentement sa main sur la poitrine d'Efie. Son coeur battait toujours, bien que le pouls était à peine audible. Alors il saisit la main d'Elfyora et se concentra intensément.

Un courant revigorant passa à travers son corps et celui d'Elfie. Il senti une nouvelle force l'habiter. C'est comme s'il s'épanouissait, tel une fleur, au contact des doux rayons du soleil levant. Un sentiment de bien-être l'envahit, comme s'il était au beau milieu d'une méditation. Alias ne le vit pas, car il avait les yeux fermés, mais son don faisait vraiment effet, sur lui, autant que sur Elfie. Les plaies se refermaient lentement, les os se resoudaient, le venin se dissipait. En fait, il ne faisait qu'accélérer la guérison normale des blessures, jusqu'à ce les blessures disparaissent.

Évidemment, cet exploit demandait beaucoup d'énergie, et étant donné que les réserves d'Alias étaient assez restreintes, il s'évanouit lui aussi.

À son réveil, Elfie était toujours inconsciente. Il savait qu'il faudrait répéter encore plusieurs fois l'action de guérison. Mais, il continuerait la guérison jusqu'au bout, jusqu'au réveil d'Elfie. C'est ainsi que Alias passa plus de deux jours auprès de sa patiente. Il l'avait habillée d'une nouvelle tunique (qui était un peu trop grande pour elle), l'avait couchée sur une paillasse et l'avit nettoyée du sang qui couvrait encore son corps. Il lui donnait régulièrement de l'eau fraîche et veillait en quasi-permanence sur elle. Pendant tout ce temps, il traita Elfie comme si elle était sa fille, et malgré les insultes qu'elle lui vait lancé avant l'affrontement, il avait s'était pour ainsi dire attachée à la jeune femme. Ce n'était pas un attachement amoureux, mais plus paternel, même s'il n'avait que deux ans de plus qu'Elfie.

Finalement, après de longues heures durant lesquelles Alias se rongea les sangs, Elfie se réveilla. Le visage illuminé de bonheur, Alias fixa la jeune femme, d'un regard profondément doux.

Elfie était sombrée dans un monde de cauchemard. Autour d'elle, une obscurité verdatre, glauque, sans fin, étouffante. La jene femme en était prisonnière. L'angoisse lui étreignait le coeur, des cris retentissaient tout autour d'elle, les gémissement d'âmes perdus qui hurlaient, la saisissait, l'attirait vers leur monde d'éternel obscurité. La peur était intense, sans fond, sans fin. la panique l'habitait tout entière, ses pires souvenirs lui revenait en boucles, son corps était transpercé d'épés glacés.

** Sa mère, le regard fou, le corps de sa mère, les veines tranchées, le déses poir, dans ses yeux, les yeux de sa mère, les yeux de Luce, les yeux de Léo... Léo, sa figure si joyeuse, puis pâle, transfigurée, ce regard vide, perdu, tourmenté. Puis l'absence, la vraie, la disparition... le désespoir, à nouveau, sans issue, sans lumière... La folie, cette épée, si près de sa gorge, dans sa propre main, qui tremblait. Le visage de Luce, terrifié, hagard...**

Soudain, pendant quelques secondes, la lumière surgit, blanche, aveuglante, rassurante.
L'espoir.
Puis, ce fut à nouveau le plongeon dans le monde de cris glacés, mais cette foi-ci, avec l'espoir. Et à chaque nouvelle lumière, l'espoir qui grandissait, peu à peu. Jusqu'a tout emplir de sa lumière blanche.

Elfie ouvrit les yeux, lentement. La lumière du matin, pensa-t-elle, ma préférée. Son corps était chaud, plein d'une énergie rassurante. Soudain, elle aperçut le visage penché, au-dessus d'elle. Tout lui revint en un éclair. Ce visage, souriant, doux, ces yeux bruns et jeunes.

Alias.

Elle se releva d'un bond. Elle portait une tunique blanche, trop grande, pas à elle. mais elle ne portait pas une seule trace du combat. Elle tenta de rassembler les évènements, en vain. Comment cela se pouvait-il? Elle n'arrivait plus à penser qu'une seule chose:
*J'aurais du être morte...*

Elle revit le monde verdatre et son obscurité opressante. Une main glacée se posa sur son coeur et elle frissona...

Alias était submergé de bonheur par le réveil d'Elfie. Le moment tant attendu était enfin arrivé.

Mais Elfie semblait douteuse, son regard était interrogatif, son esprit semblait mélangé, tordu par ce voyage passager dans le monde de la mort. Les symptômes d'un tel réveil était nombreux: confusion, étourdissements, vomissements, nausées, fatigue, difficulté de respirer, pression sanguine très basse, etc. Mais le retour à la vie en valait la peine, et si Alias devait s'occuper encore d'Elfie avant son rétablissment complet, il le ferait.

La jeune femme avait frôlé la mort, elle était entrée dans ce monde obscur, ou rares sont les humains qui peuvent s'y échapper. Grâce à ses interventions, Elfyora était revenue à la vie, mais sinon, elle serait toujours là bas à errer jusqu'à son arrivée au paradis. C'était là des suppositions, car lui n'y était jamais allé. Ainsi Alias décida de rassurer Elfyora, lui raconter pourquoi elle avait survécu.

-Assieds-toi, détend-toi. Tu es en sécurité ici, la mort est partie, tu es de retour dans le vilage de la lumière, chez toi. D'après ce que je vois, tu sembles déboussolée, et c'est bien normal. Tu viens de te réveiller d'un coma de deux jours, durant lequel tu as fais un petit voyage dans le monde de la mort. C'est là une expérience traumatisante, mais crois-moi, tu vas t'en remettre vite. Tes blessures ont disparu, tu es saine et sauve. Pendant ces deux jours, je t'ai soigné avec l'attention d'un père. J'ai le don de guérison, et j'ai jugé bon de l'utiliser, car tu es une bonne personne, tu mérites de vivre. Tu as certainement faim: voilà du pain, du saumon fumé, quelques fruits et de l'eau. Manges, tu as besoin de reprendre des forces maintenant.

Son sourire et la bonne humeur qu'il dégageait semblait créer un aura de bonheur autour de lui.

Avec les paroles d'Alias, la situation semblait se clarifier, les évènements reprenaient sagement leurs places dans le cerveau d'Elfie. La jeune femme sentait la rage lui gonfler le coeur, cet homme, devant elle, qui lui proposait à manger, lui souriait gentiment, cet homme venait de passer à deux doigts de la tué. S'attendait-il à de la reconnaissance? Si oui, il allait être amerement surprit.

Elfie repoussa violement la nourriture qu'il lui tendait. La colère brûlait en elle,mais aussi, profondément enfouie, de la gêne, de la honte, de s'être ainsi retrouvée, faible et sans défense, devant Alias. De savoir que sa faiblesse avait été exposée. Ses paroles furent venimeuses:
" Ne me tutoyez pas! J'ai faillit laisser ma peau entre vos mains! Que vous vous soyez repris au dernier moment n'y change rien. J'ai assez eut la preuve que vous êtes un fou dangereux, incapable de vous controlez. Je vous considère comme un danger grave pour le clan de la lumière, et du bien en général! Il est de mon devoir d'en avertir ma déesse, et vous me suivrez chez Luce Apolline immédiatement."

Elle regarda la tunique blanche trop grande qu'elle portait. Elle regrettait de n'avoir rien d'autre à se mettre...

Soudain, sans prévenir, les images déferlèrent dans son esprit. Cela ne dura que queleques secondes, et elle n'eut que le temps d'en saisir quelques unes au passage.
Elle vit Alias, mi-humain, mi-démon, au millieu de décombres effroyables parsemés de cadavre. Plusieurs images se superposèrent, des visages, jeunes ou vieux, hommes ou femmes, du sang. Des victimes de son cousin.
Puis, soudain, une autre image très forte. Un paysage sombre, un enfant qui courait, un massacre, des cris... la peur était palpable. Une figure surgit, derrière l'enfant, Alias! L'éclair argenté d'un couteau dans la nuit sombre, l'épouvante dans les yeux de l'enfant, le sang. Le cadavre d'un enfant, dans la boue.

Elfie revint au présent en poussant un cri d'horreur, les mains sur le coeur. Elle leva les yeux vers son cousin. Son visage se superposa à celui de l'image. Exactement les mêmes traits, la même personne...

Elfyora avait jeté la nourriture qu'il lui offrait. Elle n'acceptais sûrement pas d'avoir le rôle de la soignée, de la faible, la patiente dans cette histoire. Elle le dévisagea comme s'il avait été quelque bête immonde, monstreuse. Son regard était empli de doute, de dégout, de haine, de surprise.

-Comme vous voulez, madame Elfyora. J'aurais attendu quelques remerciments, mais je n'institerai pas. De toute façon, je vous ai seulement sauver la vie.

Sans un regard derrière lui, Alias quitta la pièce. Ses yeux étaient remplis d'eau, sa respiration était irrégulière. Dos à Elfie, il sanglotait silencieusement. Une tristesse intense l'envahissait. Toutes ces heures avaient été vaines. Il aurait peut-être du la laisser mourir. En se réveillant, tout ce qu'elle avait trouvé à lui dire, c'était des injures et des insultes. Il se sentait comme une vieille chaussette puante. Cette ignoble femme avait un don pour rabaisser les gens, pour trouver leurs faiblesses sentimentales et surtout, les insulter. Il ne voulait pas qu'elle se jette à ses pieds en le vénérant, mais un simple merci aurait été suffisant. Il était totalement déprimé, son moral était à plat. Elfyora ne connaissait sûrement pas le mot. reconnaissance.

Alias quitta la maison en ruine rageusement. Un instant, en voyant ses épaules tressauter doucement, Elfie regretta ses paroles dures. Mais un instant seulement. Ce qu'elle faisait était seulement son devoir, elle devait en rester convaincue. Le jour où elle commencerait à douter d'elle serait le début de la fin, elle le sentait.

Elle courut derrière lui hors de la cabane. Il s'apprêtait à partir, elle ne devait pas le laisser faire. Rapidement, elle tendit la main, et une bulle de lumière l'enveloppa, l'imobilisant. Elle alla se planter en face de lui.

" Désolé, mais vous allez devoir me suivre. Vous avez rendez-vous avec la déesse de la lumière. "

Son ton excluait toute discussion. D'un claquement de doigts, elle fit disparaître la bulle de lumière et se mit en marche vers la colline de lumière où elle savait pouvoir trouver Luce à cette heure de la journée.

( Suite à la colline de lumière. Alias, je te laisse commencer et je poste à Luce...)